Les tissus qui forment et composent les vêtements que nous portons comme une deuxième peau (effet réversible, la peau comme premier vêtement) peuvent être aisément réduits à leur plus petite épaisseur et taille (le string) comme augmenter jusqu'au maximum. La Burqa est de ce point de vue le voile total. Il s'agit de se dissimuler au point de devenir anonyme et de laisser penser qu'un mâle se cache là... Une femme peut-elle vouloir n'avoir aucune visibilité d'elle-même, à part ses yeux ? A l'époque et dans un monde qui se targue de défendre et de promouvoir les libertés individuelles, pourquoi pas ? Mais une fois qualifié de "burka", ce voile total devient un signe religieux, l'expression d'une foi dont en pays d'apparence laïque on entend se méfier à priori. Il cache la femme qui le porte pour mieux exhiber une prétendue "foi". Mais qu'est-ce que cette burka entend cacher aux yeux de celles et ceux qui en font la promotion ? LA femme, par CETTE femme. Les barbus qui en font cette promotion apprécient de se voir, de se regarder dans la glace, d'être regardés dans la rue, mais que LA femme soit visible, voilà qui les insupporte. Etrange piété qui laisse soutenir à des candidats au suicide kamikaze, l'attentat-suicide, que, une fois parvenus au Paradis, leur gratification divine sera constituée de 70 vierges - qui peut rêver d'un tel "Paradis" sinon un "obsédé" ? ! Sur Terre, il ne faut pas regarder les femmes, mais dans les cieux, ce sera alors jihad love !
D'un autre côté, les anti-burqa qui ont alimenté ce débat national pendant des mois ont utilisé et utilisent encore ce bout de tissu pour... Pour ? Dans un pays comme la France, le cas burqa est, quantitativement, infinitésimal. Qu'il soit qualitativement important peut être accepté, mais cela justifiait-il d'y consacrer tant d'espace et de temps ? C'est que ce tissu est un écran formidable. Burqaliser un débat, c'est occuper le temps et l'espace de la conscience individuelle et collectif - AU DETRIMENT d'autre chose. Il s'agit d'une stratégie, permanente, de diversion. Perdez votre temps dans le cas Burka, et ne consacrez pas vos journaux, vos quotidiens, vos JT, à éclairer réellement et sérieusement les tenants et les aboutissants de la mondialisation économique, des flux financiers, de l'instrumentalisation de TOUT par une finance qui aime autant les crises qu'elle provoque que les périodes dites de "non-crise". Pendant ce temps, les paradis fiscaux ont continué à prospérer, les affaires importantes sont ignorées dans les médias...
Il y a donc les hommes qui se servent de ces femmes en tant que "leurs" femmes et ceux qui se servent de ces femmes pour ne pas avoir à parler d'autre chose et à traiter les vrais problèmes.