Les scènes ont pour décors des zones urbaines : Couloirs de métro, coins de rues abandonnées de ZUP, terrains vagues, caves d’immeubles, passages sous des ponts.
Des lieux sombres et sordides, y compris ceux dévolus en principe à la cordialité et la convivialité, telle que cette tablée composée à la manière de la cène, notamment celle des « Pèlerins d’Emmaüs » du Titien ou « la Cène » de Pieter Coeck Van Aelst.
Endroits souvent sales et pâles, toujours froids. Bétons gris et noirs. Ses toiles ont d’ailleurs toujours ces teintes ternes, repoussant les couleurs à quelques détails, sans doute pour montrer la véracité du propos, du sujet, à savoir la violence.Beaucoup font appel aux grands maîtres classiques de la peinture pour saluer le travail de Guillaume Besson, ce jeune peintre toulousain, le fagotant d’une paternité allant de Poussin à Delacroix. Comme s’il était indispensable d’associer un jeune peintre à de grands anciens pour lui accorder quelques talents. Pour ma peur, je m’en fous éperdument. Guillaume Besson me plait tel quel, car ce qu’il montre, me touche. Une épuration et une économie pour aller à l’essentiel lorsque les protagonistes sont deux. Ou au contraire pléthore et grandiloquence pour des scènes d’émeute lorsque la violence s’empare de la foule. Sa bataille de rue rappelle étrangement l’enlèvement des Sabines de Nicolas Poussin. Je suppose que la relation est voulue, façon explicite de montrer que le présent n’est guère plus violent que le passé. Que notre prétendue civilisation n’a guère évolué, ou qu’elle est, peut-être, en régression.
Il expose à la galerie Nathalie Obadia de Paris ces prochains jours. J’y passerai, c’est certain…
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