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ADIEU FALKENBERG de Jesper Ganslandt

Publié le 30 avril 2010 par Celine_diane
ADIEU FALKENBERG de Jesper Ganslandt
Du meilleur (et du plus connu) du cinéma suédois, Jesper Ganslandt emprunte et se réapproprie l’essence des plus grands, chipant la légèreté d’un Moodysson (Fucking Åmål, Together), demeurant lové dans le non conformisme et la déconstruction du temps et des sensations d’un Bergman. Son nouveau film rappelle surtout le Last Days de Van Sant, pas uniquement à cause de la dégaine du héros, mais dans ses errances mélancoliques, qui voient la nature se substituer aux mots, pour dire tout aussi bien le bien-être des égarements, que la douleur du vertige. Cette confusion des sens, au milieu d’un nulle part que personne ne semble vouloir/pouvoir quitter, Ganslandt la saisit à bras le corps, évoquant par l’imagerie bucolique le malaise intérieur qu’il ne peut expliquer, comment le passé écrase- à un moment donné- le présent, comment les souvenirs piétinent, conditionnent, étiquettent, ce que nous sommes. Ce n’est donc pas un hasard si ses protagonistes ne semblent se retrouver (en tant qu’individu, puis, en tant que groupe) que dans le dénuement le plus total, nus, privés d’explications, de normes, du futur à envisager comme passage obligé. Son film envoûte, capte les émotions dans une bulle de noirceur, belle parenthèse élégiaque (et cruelle) sur les ponts entre deux rives : l’adolescence et l’âge adulte, les rêves et les désillusions, la jeunesse et la résignation. Adieu Falkenberg salue, avec beaucoup de poésie et de langueur, de nostalgie et de tristesse, le temps qui passe et le chagrin des renoncements.
ADIEU FALKENBERG de Jesper Ganslandt
(AVANT-PREMIERE / SORTIE: 12 MAI)

MERCI A ED DISTRIBUTION

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