A l'occasion de la prochaine sortie d'un livre que je viens d'écrire sur le lettrisme, Lettrisme, l'ultime avant-garde, j'ai donné il y a deux jours une conférence à la librairie Olivieri de Montréal. Une cinquantaine de personnes étaient présentes, pour assister à cette manifestation animée par Michel Pierssens, un spécialiste de littérature qui enseigne à l'Université de Montréal, qui avait eu la bonne idée de demander à deux de ses collègues, Gilles Dupuis et Karim Larose, de l'accompagner.
L'annonce de la manifestation dans Le Devoir
Pour qui a assisté à des manifestations lettristes à Paris dans les années 60, l'atmosphère était étrangement studieuse et calme : pas de cris, pas de chahut, pas de protestations, juste quelques sourires et des carnets de notes qui se remplissaient.
Cette manifestation m'a permis de faire découvrir des poèmes phonétiques d'Isou, Spacagna et Dufrêne, un poème ciselant de Lemaître lu par l'excellente et très talentueuse Marie-Thérèse Richol, des poèmes ultra-lettristes de Wolman et Dufrêne, de montrer des peintures d'Isou, Lemaitre, Altmann, Wolman, Sabatier, Spacagna, de présenter les deux grands romans métagraphiques d'Isou et Pomerand, de dire un mot des idées politiques d'Isou et de présenter son Traité de bave et d'éternité et les Hurlement en faveur de Sade de Debord.
La présence de spécialistes québécois a également permis de découvrir les liens que j'ignorais entre les lettristes parisiens, un écrivain d'avant-garde québécois qui a lui aussi pratiqué des langues imaginaires, Claude Gauvreau, et un situationniste québécois, Patrick Straram.
La librairie avait fait très bien les choses, avec une vitrine pleine d'ouvrages lettristes prétés par Monique Pourtalés, une artiste installée à Qébec qui a bien connu Isou dans les années 70.
Le public dans la librairie
Bernard Girard, Michel Pierssens et Gilles Dupuis
Karim Larose lisant un texte de Claude Gauvreau
J'avais envie d'ajouter que nous avons terminé la soirée en dînant dans le bistrot de la librairie, mais cela aurait vraiment trop fait article de complaisance dans un journal de province…