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Révolution truquée

Publié le 30 avril 2010 par Hugo Jolly

http://storage.msn.com/x1pbglk-vqL4BtuKFGiALLULdVgeOtfXrLeYd-AXUSOXVIVPhaXSVsqcH30DMKMBgCiCf54mvK8ixPoqZzlr4Hsh1SbGkHPI6KKd6Y0cDCABMn8jcQ_aCblK075f1PNBnJKkRpX7YwxfmgRm8MGk7ewrodRpsb87O2fCette semaine, les médias de masse se sont concertés pour annoncer la possibilité de l’arrivée d’un nouveau parti politique qui regrouperait ce que l’on nomme fautivement, les «lucides». Pour étayer cette possibilité, Radio-Canada, avant hier, invitait Marcel Côté du groupe SECOR, qui proposait ni plus ni moins, une nouvelle révolution tranquille. Mais attention! Cette nouvelle révolution n’irait pas plus loin en avant vers un nouveau progressisme, mais retournerait plutôt en arrière, malgré les échecs patents et multiples du capitalisme, et redonnerait plus de pouvoir au patronat, aux riches et à la classe bourgeoise minoritaire et parasitaire, cela, au détriment des travailleurs salariés.

D’une part, j’aimerais d’abord spécifier que ce parti n’apporterait rien de neuf au bercail, puisque ce bercail est déjà pourvu de quatre partis politiques prônant ouvertement  et sans sourciller, le capitalisme. Ce que proposent ceux qui se nomment eux-mêmes les «lucides», que l’on parle de Lucien Bouchard, de Joseph Facal, ou de tout autre valet de la bourgeoisie qui désire porter le chapeau, ce n’est pas autre chose qu’un capitalisme «plus sauvage», mais parfaitement conforme à l’idéologie, et en rien révolutionnaire vis-à-vis ce qui se fait déjà ailleurs dans le monde, où justement, l’aspect social fut amoché, puis écartés des priorités capitalistes. Il n’y aurait donc pas de révolution, mais un simple retour en arrière de 40 ans, vers la fin d’un progressisme qui pourtant, nous place dans notre confortable position sociale, celle qui fait l’envie de plusieurs pays, pourtant capitalistes eux aussi. Certes, ces services sociaux que nous nous sommes donnés semblent coûter très cher –Et c’est le cas, mais c’est également relatif au système économique que les prix s’emballent. Par exemple, les fabricants de médicaments sont des entreprises privées, puis jouent un grand rôle sur le coût de notre système de santé. Québec-solidaire propose d’ailleurs Pharma-Québec, une nouvelle société d’État qui ajusterait le prix à nos propres intérêts, Q-s propose des valeurs un peu moins «capitalistes sauvages.»-, mais sachez qu’ils nous reviennent moins cher per capita, que si nous les achetions au privé, dans un monde «chacun pour soi» et individualiste comme en rêvent les «lucides». Tout cela, en bout de ligne, dépend de vos priorités. Celles des lucides ne sont pas celles des travailleurs salariés, mais celles des bourgeois propriétaires des moyens de production et des mieux nantis.

Un parti politique qui regrouperait les «lucides» ne ferait pas mieux que les actuels serviteurs de la bourgeoisie pour la classe laborieuse qu’est le prolétariat. Ces serviles et dociles aspirants bourgeois ou valets, n’ont autre chose qu’une vieille idéologie malmenée par les faits et le temps à nous présenter, qui depuis son existence, n’a cessé de présenter ses failles, qu’elles soient comptables ou sociales. De toute façon, l’une est relative à l’autre! Depuis l’existence du capitalisme, les réformes n’ont jamais cessé de se cumuler pour accommoder les populations du monde entier aux failles dudit système capitaliste –qui certes, n’est pas parfaitement capitaliste. C’est justement ce que veulent appliquer les «lucides», un capitalisme «plus sauvage…»-. Ici, au Québec, c’est notre Révolution Tranquille qui a mené ces réformes, devenues essentielles au niveau social avant tout. Les Québécoises et Québécois se sont vite aperçus que le système capitaliste sauvage dont rêvent les «lucides», n’était pas un système pour toutes et tous, mais un système privilégiant une minorité parasitaire détenant les moyens de production, et les riches, gâtés par le conditionnement, ou tout autre hasard conditionné de la vie. Les Québécoises et Québécois se sont donc donné des moyens de contourner ces failles, qui donnaient privilèges à ceux qui détenaient les moyens de production et les établissements de santé ou de services autres. Les Québécoises et Québécois n’étaient et ne sont toujours pas dupes, et se sont donné un système de santé bien à eux, moins coûteux, accessible à toutes et tous et ne permettant pas l’exploitation du labeur et de la maladie d’autrui.

L’argumentaire de ces «lucides» est sensiblement fragile, et cela ne peut que nous étonner que personne ne l’ait encore attaqué dans les médias de masse, si ce n’est que ces médias sont justement vendus à l’idée des «lucides», eux qui sont pour la plupart, privés, donc conséquents avec leurs propres intérêts. Ne prenons un instant que les dires de monsieur Côté du Groupe SECOR, qui définit d’abord, de façon très totalitaire, 3 capitaux importants dans nos sociétés; le Capital humain, l’État et l’Entreprise. Il serait ici aisé pour quiconque s’y connaissant, de remplacer l’entreprise par les moyens de production, et d’expliquer que ces moyens de production dépendent d’un Capital financier, qui lui, respectivement au système économique actuel, se concentre chez la minorité parasitaire bourgeoise, qui possède donc l’entreprise conséquemment. Ne tenant pas compte du processus ayant permis aux bourgeois de s’enrichir au point d’en détenir des moyens de production, l’argumentaire des «lucides» déjà, s’effrite et laisse place au totalitarisme. Les processus sont inexplicables pour les idéalistes que sont les capitalistes. Il n’y a donc pas de lucidité observable dans les logiques desdits «lucides». Par exemple, la logique des lucides nous amènent à croire qu’il faudrait privatiser notre système de santé, et plusieurs autres services. Or, nous savons que le privé en santé, coûte plus cher per capita que le public. Pourquoi alors, accepterions-nous de privatiser ces services que les «lucides» disent «sacro-saints» pour ridiculiser la position adverse –Quoi de mieux que de ridiculiser la position adverse pour s’auto crédibiliser?-? D’abord, nous ne «croyons» pas en un système de santé public, nous *observons*, puis *constatons* qu’il est meilleur que le système privé, ce n’est pas du tout la même chose que de croire en quelque chose aveuglément, comme pourtant, nous le proposent les «lucides» avec leur beau programme bourré de dogmes, répété rappelons-le, depuis plus d’un siècle malgré ces échecs successifs. De plus, il est également facile de repérer les intéressés et leurs intérêts à travers ce beau discours que tiennent ces «lucides», ce qui vient encore préciser leur positionnement quant à leurs prétentions de servir les intérêts de toutes et tous les Québécoises et Québécois. Cela est bien apparent, pour bien des gens, dont les travailleurs salariés, que les «lucides» se préoccupent plutôt des intérêts financiers de la haute bourgeoisie, que de leurs intérêts de simples petits prolétaires.

Ensuite, ceux-là  clament que l’État doit s’amincir, et qu’ainsi, nous retrouverons un certain pouvoir d’achat, nous permettant le libre-choix dans nos achats. Or, les faits sont effarants en ce sens qu’ils prouvent hors de tout doute, que l’on n’amincira pas nos propres dépenses en réduisant celles de l’État, puisque celles de l’État, sont les nôtres et que les coffres de l’État s’emplissent grâce à nos efforts collectifs. Bref, en réduisant la part de services de l’État, ces services deviennent absents, mais toujours essentiels pour une part de la population, qui doit elle désormais, se les approprier au privé! Et là, la surprise arrive… Le privé, per capita, coûte plus cher que ce qu’offre un service public où les efforts de financement sont collectifs et progressistes. La personne réquisitionnant donc ces services au privé, qu’elle ne peut plus retrouver au public pour moins cher, amincie certes pour sa part la taille de son portefeuille. Sinon, le principe même de l’utilisateur payeur, en santé entre autre –puisque ce n’est pas un luxe-, vient brimer aux gens le droit d’être malade. On taxe la maladie autrement dit, alors que pourtant, des études démontrent que les malades sont plus souvent regroupés chez la part moins nantie de nos sociétés, parce qu’elle n’a pas les moyens de se tenir en forme, parce qu’elle n’a pas les moyens d’acheter de bon aliments, parce qu’elle n’a pas les moyens d’aller voir aussi souvent le médecin –Surtout si le ticket modérateur voit le jour!-, parce que les pauvres n’ont pas le temps, ni l’argent, pour pratiquer des sports, parce qu’ils demeurent souvent près de secteurs industriels, ou près des grandes routes et des autoroutes, etc..

Dégel des frais de scolarité, privatisation d’Hydro-Québec, privatisation de notre système de santé, privatisation de la Société des Alcools, privatisation bref, de plusieurs services… Mais cela, en bout de ligne, profite à qui? À qui peut profiter la privatisation de notre Société d’État d’énergie, étant donné que nous savons qu’Hydro-Québec en 2009, a rapporté environ 3 milliards de surplus dans ses coffres –C’est 3 milliards de services que le gouvernement capitaliste libéral ne coupera point!-, et que ses coffres sont les nôtres? À qui peut profiter la privatisation de la SAQ, alors que nous la savons, elle aussi, très profitable pour les travailleurs contribuable du Québec? À qui est-ce que la privatisation de notre système de santé pourrait profiter? Aux malades? Ben non, aux bourgeois! Qui d’autres?!? Les malades, eux, paieront plus cher leurs services au privé, per capita, et les bourgeois s’y enrichiront, parce qu’ils détiendront désormais les moyens de nous soigner et que ce sont eux, que les pauvres-malades iront quémander pour demeurer en santé et donc, avoir le droit de vivre. Bref, la totalité des idées des «lucides», sont des idées profitables aux bourgeois, aux mieux nantis  et aux aspirants bourgeois, assez riches pour se permettre de telles appropriations, que sont les moyens de production. Sinon, elles peuvent amadouer quelques opportunistes égoïstes, mais sans plus. Même le dégel des frais de scolarité va dans le sens de la régression, car nous rendrons ce faisant, l’éducation moins accessible, et nous diminuerons ainsi, l’apport de l’éducation auprès de notre société toute entière pour le futur et à court terme, une société qui pourtant en dépendra certainement prochainement! Une nation éduquée vaut bien plus qu’une nation présentant une carence en ce sens. Ça va de soi! Donc, les idées des soit disant «lucides» ne sont pas de notre intérêt de simples travailleurs exploités, mais visent plutôt, un électorat bien aliéné, ou simplement, les riches et bourgeois de ce système qui en ont assez d’avoir un poids quasi égal –Inégal, et cela pourtant, alors que les prolétaires sont bien plus nombreux qu’eux et qu’ils créent de plus, la richesse qui fait vivre ces parasites bourgeois.- à celui des travailleurs -et qui exploitent en plus, ces travailleurs-.

Un tel parti devrait-il voir le jour au Québec et présenterait-il une nouvelle vision pour notre avenir? Non. D’abord, ce parti devrait endosser sa seule et unique position dont il est véritablement digne, et se nommer selon celle-ci. Ainsi, cela donnerait au Québec la naissance du Parti Capitaliste «plus sauvage» du Québec. Les «lucides» n’ont rien de neuf à nous amener, qui n’ait pas été amené par les autres partis capitalistes ailleurs dans le monde. Et partout où le capitalisme «plus sauvage» a fait son œuvre, il s’est buté à la réalité. Le capitalisme concentre la richesse chez une minorité parasitaire possédant les moyens de production, la bourgeoisie en l’occurrence, et permet de plus l’exploitation du labeur d’autrui, pour autant que celui qui exploite possède les moyens de production. Il a également mené des nations entières à se diviser au plan social des classes, puisque partout dans les systèmes capitalistes, il y a des bourgeois et des prolétaires, ces derniers vendant leur force de travail à la bourgeoisie, laquelle permet la création de richesse, et laquelle explique l’exploitation dont nous parlons nous, les marxistes. Plus loin encore, ce système mène inévitablement à l’Impérialisme, et regardant notre voisin du sud les États-Unis d’Amérique, il devient difficile de nier ce fait. Les guerres s’en suivent donc, et celles-ci portent toujours en elles, un caractère bourgeois. C’est-à-dire qu’elles ont cela en commun, qu’elles servent les intérêts de cette minorité parasitaire qu’est la bourgeoisie. La majorité des guerres de ce siècle et du dernier, sont à base économiques et visent pour la plupart, des revendications bourgeoises.

Bref, à quoi bon faire un retour en arrière de 40 ans, où les travailleurs créateurs de richesse, n’étaient même pas l’égal des fientes de la bourgeoisie? Pourquoi insiste-t-on à retourner à un point où les affairistes avaient le pouvoir de décider, relativement à votre portefeuille, si vous aviez le droit de vivre, de manger, de boire ou d’avoir un toitC’est déjà pratiquement le cas, ne leur manque que notre système de santé, et quelques autres services, dont l’énergie, etc..-? Je ne vois pour ma part, et en tant que prolétaire (travailleur salarié), aucun intérêt qu’un tel parti puisse voir le jour –Sinon qu’il se nomme «Parti capitaliste du Québec» et que les autres de son acabit s’y joignent, indépendantistes comme fédéralistes.- Nous avons ces partis capitalistes en place pour servir les intérêts de la bourgeoisie, et la lucidité de ces «lucides» n’est relative qu’aux «croyances» qu’ils portent en eux –comme les autres d’ailleurs-, vis-à-vis  un système désuet, et ne servant pas nos intérêts de classe. D’autre part, j’aimerais bien comprendre comment cette «prétention d’omniscience» ose dire à son électorat, qu’elle est plus lucide que celui-ci, et que le reste de la planète finalement.

Ce parti devrait ironiquement exister, afin que démontrer, encore une fois pourtant, l’inefficacité du capitalisme. Un échec de plus, ça change quoi de toute façon, sinon que quelques générations de plus, sur plusieurs siècles, paieront les failles d’un système économique désuet –qui met entre autre, un prix monétaire sur le droit de vivre…-, et non les mauvaises applications d’un égoïsme crasse et d’un individualisme des plus indigestes.

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Mais mes chers capitalistes, nous serons en face, et démontrerons, encore une fois, que votre argumentaire ne tient pas la route une seule seconde. Que les «mérites» que vous inventez aux bourgeois; d’exploiter le labeur d’autrui, d’acheter la justice, et d’exploiter la demande finalement, ne sont que chimères. Que les «risques» pris par la bourgeoisie pour expliquer leurs «mérites» ne sont en rien en commun avec ceux que prennent les créateurs de richesses véritables, les travailleurs. Ceux qui s’épargnent la compagnie de leur famille, 40 heures durant, sont les prolétaires. Ceux qui suent, se blessent et se tuent, sont également les prolétaires. Et pourquoi le font-ils? Pour gagner leur croûte, ainsi que répondre à leurs propres demandes. Sinon, ils rêvent quelque fois d’atteindre ce sommet pratiquement inatteignable de la pyramide hiérarchique économique. Mais majoritairement, cela est impossible. Qui créerait de toute façon, la richesse qui fait vivre les bourgeois, si nous étions tous bourgeois? Et en réserve, je ne vois guère l’utilité des bourgeois dans l’équation demande/offre. Ces parasites font un labeur qu’un prolétaire saurait faire, si conditionné pour ce, ce que certains font d’ailleurs, dans des Conseils d’administration par exemple. Le bourgeois n’est que l’intermédiaire entre l’offre et la demande, et ce, précisément dans ce système capitaliste. Autrement dit, le capitalisme excuse l’existence de ce parasitisme, et de ces parasites.

Marcel Côté argue qu’il faille ce nouveau parti pour déloger le Québec du «cul de sac», dont seraient responsables les syndicats, avec leur intérêts à préserver leur acquis. Pourtant, ce faisant, il n’argue pas que les patrons en fassent autant, pour préserver les privilèges que seule une minorité parasitaire sur Terre possède. Selon lui, il faut sortir de l’immobilisme dans lequel s’est enfargé le Québec avec sa Révolution Tranquille, il en faut une nouvelle, à contresens. Mais la révolution dont il parle, n’est autre chose qu’un capitalisme plus sauvage… Donc plus de pouvoir aux riches,  aux bourgeois surtout, qui détiennent les outils permettant la multiplication des capitaux. Et cela, ça ne fonctionne pas si la promesse en est d’une meilleure répartition des richesses. Ce n’est qu’un retour en arrière et non une sortie de l’immobilisme. L’immobilisme, pour les capitalistes, ce sont les barrières laborieuses, la grogne des prolétaires, leurs revendications, l’existence des «maudits syndicats», etc..

Le Québec n’a besoin que des travailleurs et de sa population, et la totalité devrait se gouverner elle-même à travers des conseils démocratiquement gérés, dont les élus seraient révocables en tout temps. Cela donc, n’oblige personne à subir quelconque exploitation. Les outils de production peuvent être gérés par les travailleurs, conditionnés pour ce. Ainsi, nous pourrions éviter le Nouvel Ordre Mondial entrepris par les forces de la bourgeoisie internationale. La Grèce selon les économistes du Capitalisme, de cette secte où les dogmes sans sens sont nombreux, entraînera avec elle les économies internationales et l’on demandera aux gouvernements du monde entier de faire de plus amples efforts quant  à leurs dépenses.

Mais les travailleurs du monde entier ne sont pas dupes eux non plus… Au Québec, la promotion d’un parti plus extrémiste de droite n’est pas sans lien avec cet avènement prédit que le Nouvel Ordre Mondial. Toutefois,  pour l’instant, la «révolution truquée»  enclenchée par la bourgeoisie internationale demeure une réalité.



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