Bar du Matin, Place Albert, le temps lourd et chargé d'électricité n'effraye pas les
bobos de la capitale: terrasse hyper bondée.
Inside , tu respires et tu dois pas attendre 25' pour égayer ton gosier, et c'est là que tu comptes assister à la performance
d' Alexander
Foam and band.
Fabrice( les passions de Fab) n'en a cure et se colle, à nos côtés, près du célèbre Alexander Faem et de son équipe de baroudeurs intrépides.
Eclaire-nous, sombre Brutus, wie is die Faem?
Tout petit, déjà, Alexandre est fasciné par le 7ème art.
Domaine de prédilection: la série B, tu sais les chefs-d'oeuvre humoristiques avec Eddie Constantine/ Lemmy Caution ou les irrésistibles efforts d'André Hunebelle.
Moins les Fantômas avec l'inégalable Jean Marais, mais surtout les aventures d'Hubert Bonisseur de La Bath, alias OSS 117.
L'original hein: Kerwin Mathews (pas le remake Jean Dujardin).
Niveau petit écran (noir et blanc) il se gave de Spy-Fi series, style The Avengers, The Man from UNCLE ou The Prisoner...
A chaque Saint-Nicolas, euh non, pas fêté chez Sarkozy, à chaque Noël: Alexander reçoit également son lot de bandes dessinées: Gil Jourdan, Ric Hochet, Blake & Mortimer...
Les bandes sonores accompagnant ces longs métrages ou feuilletons l'ont marqué à jamais: Michel Magne, Paul Misraki ou l'immense Jon Barry sont des heroes.
Bref, après avoir sévi comme guitariste/pianiste au sein du groupe Gülcher, et arrangé le CD 'Tribute to Alain Delon and Jean-Pierre Melville' 2003 (c'est pas du cinéma
ça?) , le sieur Faem
décide d'enregistrer un concept album relatant les (més)aventures de l 'Agent 238'.
Ce soir ce disco-film en version live.
En James Bond girl version 2010 , elles sont moins pulpeuses qu'Ursula Andress ou Claudine Auger, mais tout aussi sensuelles: la blonde Clara Enghoff Brajtman: comédienne, traductrice et frontwoman/vocaliste de son Clara Enghoff (jazz)Quartet.
Au sexy sax et triangle isocèle, Thierry Reale (Avis de Tempête, Starlight, Ted Baxter System...).
Christophe se chargeant de la programmation en lançant judicieusement les samples et voix off.
'L'agent 238 a disparu' générique du film ,... il a été envoyé en Afrique pour une mission un peu compliquée... En cinémascope sur ton écran cérébral, un régal.
Chérie, prends-moi une canette dans le frigo. Grouille, babe, le film a débuté.
'Identification du mal' classieux comme du Gainsbourg, époque Melody Nelson.
Clara est formidable d'élégance en récitante et les harmonies vocales en duo sont sucrées comme du Jacques Demy.
Ah, Françoise Dorléac et Catherine Deneuve en Demoiselles de Rochefort.
Frivolité, second degré, clin d'oeil complice...on adore.
'Dentelles françaises' les Somaliens aiment ça?
Un petit tango musclé: 'Rencontre au Palais d'Hiver'.
Le single 'Everest' pour Edmund Hillary, et nous aussi on a ri au ton Rita Mitsouko mixé à du Lio/Jacques Duvall.
Une longue intro boîte de nuit au saxophone. Look there, Humphrey Bogart accoudé au Comptoir du Bar du Matin. Ouais, il est coiffé de son feutre.
Une cigarette? Oui, oui.. Qui s'amène?
Ingrid Bergman, mec.
Que dit-elle?
'Dulce et decorum' beau comme du Guy Marchand. Nestor Burma et Bogey, même combat.
Retour de la platine Clara, qui, pendant le solo de sax, a éclusé un Double Martini vite fait . J'ai ramassé l'olive (pour mon pote Popeye!): 'Conversations Secrètes', suite des aventures, du
côté de Shangaï.
'Detonnament vôtre' vais leur montrer à ces provinciaux que je peux manier une guitare, se dit Mr Faem. Un solo détonnant.
'Mogadiscio' débute en nocturne Chopin avant un plongeon de minuit dans la
Sortie de bain en soie.
'Rejoins la nuit':non, c'est pas du Johnny! D'ailleurs, faut coucher les bambini, carré blanc!
Fin du film: 'Fondu au Noir' , un rock démarrant par un crapuleux solo de sax, suivi par de saignants riffs de guitare pour l'épitaphe.... suspendue et éperdue fut ma vie...
Générique de fin: credits ( in English) , lieux de tournages et remerciements...
Lumières: les spectateurs quittent le Grand Rex, un léger sourire au coin des lèvres!