Nicolas Sarkozy en Chine : une certaine idée de la révérence

Publié le 30 avril 2010 par Hmoreigne

Abandonnant momentanément son cumul des fonctions de superministre de l’intérieur et de Premier ministre, Nicolas Sarkozy a repris pour un temps le costume de Président de la République pour une visite d’Etat en Chine. Un déplacement sous le signe de la lettre “R” à en croire la presse française qui évoque repentance, réconciliation, retour en grâce et révérence.

Nicolas Sarkozy, comment ne pas l’avoir remarqué, parle avec son corps. Georges Vigarello et Olivier Mongin se sont d’ailleurs attachés à tenter de décrypter le langage du chef de l’Etat dans un livre “SARKOZY, Corps et Ame d’un Président”. Si les deux auteurs ont regardé les images de la visite française à Pékin, celle de  la révérence très symbolique du président français cassé à 45°devant son homologue chinois imperturbable, rigide et droit n’a pas pu leur échapper. 

Chez Nicolas Sarkozy, la contradiction se retrouve jusque dans sa gestuelle et ses postures. Le locataire de l’Elysée aime à s’affranchir de l’étiquette et du protocole dans un style qui dépasse la décontraction pour flirter avec une grossièreté de parvenu. Guidé par une empathie débordante qui constitue sa marque de fabrique, Nicolas Sarkozy aime toucher ses interlocuteurs dans une genre “potes” composé de mains sur l’épaule ou de bises telles que celles réservées à la chancelière Allemande.

Autant dire qu’à bien regarder les images, il y avait bien un air de Canossa dans la capitale chinoise. Point de gestuelle Sarkozyenne habituelle. Pas de tic, pas de familiarité mais une allure coupable de flambeur qui vient rendre des comptes à son banquier.

Exit l’arrogance française du Président VRP qui vient faire la leçon sur les droits de l’homme et placer quelques contrats à des peuples technologiquement en retard. Rien de tout ça. La France à travers le couple présidentiel s’est retrouvée soudain toute petite, ravalée au rang de simple touriste contrainte de rendre grâce à une civilisation plurimillénaire. Et voilà soudain Nicolas Sarkozy apôtre du 24h chrono, obligé de se mettre à l’heure du sablier chinois et d’accorder un temps démesurément long à l’Empire du milieu (trois jours) quand l’autre grande nation émergente, l’Inde n’avait eu droit elle qu’à une demi-heure sur l’agenda de l’Elysée.

Comme d’autres responsables de l’exécutif avant lui, Nicolas Sarkozy sait que la scène internationale est l’une des deux dernières cartouches qui lui restent pour tenter de modifier son image et regagner en popularité d’ici 2012. Signe de cette volonté de maîtrise du visuel, un cordon sanitaire entre le couple et la presse a été mis en place afin d’éviter de donner une tournure people au déplacement. Sur le même ton, les interventions française dans la crise Grecque se font avec une inhabituelle discrétion.

La deuxième cartouche, c’est celle du couple présidentiel lui même de cet amour à l’eau de rose entre ce président qui se donne au pays et sa si belle épouse. Un décor de carton pâte sorti de la réserve pour une opération de recontruction de la plastique présidentielle. Le déplacement en Asie est surtout l’occasion de faire oublier l’épisode de veaudeville qui a agité les médias et nous inciter à penser qu’un homme qui a une si charmante épouse ne peut être foncièrement mauvais.


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envoyé par BFM. - 


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