Que dit la loi française sur le financement des partis politiques ?
" ... / ... depuis 1995, les pouvoirs publics ont décidé de couper le cordon ombilical entre l'argent des entreprises et les caisses politiques, en interdisant définitivement aux personnes morales -quelles qu'elles soient- de prendre part au financement de la vie politique .. / ... " - Source Sénat
Oui, mais une campagne présidentielle ça coûte cher et on ne peut pas toujours compter sur la "docilité" des sociétés d'études d'opinion ! De plus, la récente affaire des sondages de l'Elysée révélée par la Cour des Comptes a montré qu'il fallait faire preuve ... d'imagination.
Pour l'instant, force est de constater que la cote du Président de la République est au plus bas depuis pas mal de temps et qu'on commence à craindre à l'Elysée comme à l'UMP la possibilité d'une défaite en 2012.
Il faut dire que " 65% des Français ne font pas confiance au président de la République pour réussir à améliorer la situation de la France d'ici la fin de son quinquennat" et que " Deux tiers des Français (65%) ne souhaitent pas que Nicolas Sarkozy se représente à la présidentielle de 2012 - Source Nouvel Obs
Un autre chiffre vient accentuer le divorce entre le "Président du pouvoir d'achat" et les électeurs. Il s'agit d'une étude publiée par l'Humanité qui indique : "70 % des Français soutiennent les manifs du 1er Mai "
" C’est sans appel ! Notre sondage réalisé par l’institut CSA le montre : à 70 %, les Français soutiennent ou expriment de la sympathie pour les manifestations unitaires du 1er mai organisées par la CGT, la CFDT, la FSU, Solidaires et l’Unsa, sur l’emploi, les salaires et les retraites. Ce résultat dépasse les chiffres atteints le 23 mars (65 %) et lors des grandes manifestations de 2009 (69 % le 29 janvier, 62 % le 19 mars). On flirte même avec les records de soutien et de sympathie enregistrés lors du mouvement des lycéens d’avril 2008 (73 %) ! ... / ... "
Alors, lorsque l'opinion résiste et ne veut pas changer d'avis, quoi de mieux que de lui donner "d'autres informations" en remettant en marche les bonnes vieilles "officines privées" chères à l'UNR, UDR et RPR et si l'on en croit L'Express, à l'UMP ...
Que dit l'Express sur ce nouveau : "moyen de contourner les lois sur le financement par des sociétés des campagnes électorales " ?
" C'est une opération menée dans une discrétion absolue. Car le sujet, celui des sondages et de leur financement, est particulièrement délicat. Depuis le début de l'année, Grégoire Chertok, 44 ans, banquier d'affaires en pleine réussite, s'active. Cet associé-gérant de Rothschild ' Cie a l'habitude de travailler avec les entreprises du CAC 40. Elu conseiller régional (UMP) en Ile-de-France en mars, il présente une singularité: très proche de Jean-François Copé, il soutient pleinement Nicolas Sarkozy ... / ... "
Il est également collaborateur du très droitier Institut Montaigne comme l'indiquent les Ateliers du Changement de l'UMP , membre du Conseil d'analyse économique et Conseiller municipal du 16 eme arrondissement
Pour faciliter la réélection du chef de l'Etat en 2012, Chertok l'aide sur un point sensible: la réalisation et le financement de radioscopies de l'opinion. Au cours des derniers mois se sont déroulés des rendez-vous secrets, pilotés par un cadre de Rothschild ' Cie. Avec des représentants d'entreprises et surtout un homme, Julien Vaulpré, qui se présente à ses interlocuteurs pour ce qu'il est: conseiller technique à la présidence de la République, chargé de l'opinion ... / ... Pourtant, les rencontres auxquelles le conseiller de l'Elysée a assisté ne portent pas sur les nouveaux concepts en matière de sondages, mais sur le nerf de la guerre: l'argent.
Elles ont clairement pour objectif de convaincre sept entreprises d'apporter 1 million d'euros chacune. De quoi créer une structure, dirigée par un cadre actuellement salarié de L'Oréal, qui commanderait des études sur l'évolution des clivages de la société française. Certes, ce type de travaux est utile à une entreprise soucieuse de définir sa stratégie de marketing, mais il offre aussi un grand intérêt à un candidat en campagne présidentielle. Pour garantir sa viabilité économique, cette société "bénéficierait d'un contrat de cinq ans avec l'UMP", explique un intime de Nicolas Sarkozy. "L'entreprise veut avoir des clients privés, éventuellement des clients politiques", précise Julien Vaulpré, qui refuse d'en dire plus: "Un projet d'entreprise est par nature confidentiel." Surtout quand il concerne aussi une élection présidentielle ... / ... " Source L'Express
La création de cette société permettrait surtout d'éviter de se faire piéger une nouvelle fois, par la Cour des Comptes, comme ce fut le cas en 2009, comme l'expliquait Gérald Andrieu dans Marianne2 : " ... / ... la 4e chambre de la Cour des comptes chargée de l’épluchage des factures a découvert une « convention » signée entre un cabinet d’études et la Présidence de la République qui, selon l’expression de son président Alain Pichon, « ne préservait pas bien les intérêts de la Présidence ». Heureusement, le rapport se fait plus précis. Cette convention, dont le coût avoisinerait les « 1,5 million d’euros », a été signé en dépit du code des marchés publics ... / ... " et de ne pas faire, bien entendu, figurer le montant des études et sondages dans les comptes de campagne du candidat de l'UMP ...
Encore sans doute, une nouvelle manifestation de la "Démocratie irréprochable" ...