Il est difficile de rester tranquillement chez soi lorsque l'on porte intérêt à la chose publique. Notamment lorsque que s'approche tout doucement la mère des batailles électorales : l'élection présidentielle.
Aujourd'hui, j'ai décidé de m'engager (réengager serait plus adéquat) plus avant et je vais rejoindre le parti politique qui sera lancé le 19 juin prochain par Dominique DE VILLEPIN.
L'homme a selon moi la stature et le sens de l'Etat dont notre pays à besoin pour affronter les défis à venir. Je le crois capable de rassembler des hommes et des femmes de diverses sensibilités tout en gardant une ligne directrice claire. Une chose dont n'a pas été capable le leader de mon ancienne appartenance politique. C'est en tant que centriste que je rejoins les équipes de l'ancien Premier Ministre, il n'est pas question de renier mes engagements premiers.
Certains de mes amis centristes considèrent cette cause comme perdue d'avance. Ma foi, au moins nous serons ainsi sur un pied d'égalité... Plus sérieusement, j'ai bon espoir que nous puissions faire bouger les choses au centre et à droite et que nous parviendrons à poser les premiers jalons d'une alternance à une droite déconnectée des difficultés réelles que rencontrent nos concitoyens.
Les démêlés judiciaires de l'affaire Clearstream placeraient une épée de Damoclès au-dessus de la tête de Dominique DE VILLEPIN ? Cela ne l'a pas empêché de faire entendre sa voix jusqu'à présent. Après la relaxe en première instance, nul doute que l'on croira au bien fondé d'une condamnation en appel... Il faudra distribuer davantage de légions d'honneurs pour faire avaler la pilule.
On me rétorquera qu'il n'a jamais été élu. Soit. D'autres l'ont été à maintes reprises, dont l'actuel président de la République, nous voyons que cela ne rapproche pas tant que cela des difficultés vécues par la population.
Pour autant que je sache, nous n'avons pas établi un système de cursus honorum à suivre pour accéder aux différends mandats électoraux. Peut-être devrions nous le faire. Je suis persuadé que nos représentants en seraient les premiers heureux.
La question de la légitimité sera également posée par les détracteurs de l'ancien Premier Ministre. J'estime que c'est au citoyen de la déterminer au moment de l'élection. A lui de la décider au travers de son bulletin de vote. La légitimité s'acquiert avec le temps.
On arguera que l'on risque de semer la division à droite. Je ne saurais que trop suggérer au parti soit disant majoritaire d'ouvrir enfin les yeux. Il ne rassemble aucunement de la manière dont il était prévu à sa fondation. Sa principale réussite est de s'être tiré une balle dans le pied en tentant d'éradiquer toute forme de pluralisme au centre et à droite.
On le voit bien. L'asphyxie électorale se fait sentir et du coup on envisage de réformer les modes de scrutins. Bien sûr, il doit être plus satisfaisant de manipuler la législation que d'avoir à gérer une éventuelle concurrence. Après tout, la fin justifie les moyens et le pouvoir n'est pas la moindre de ces fins.
Et le CPE dans tout ceci ? Je n'y étais pour ma part pas vraiment favorable ( sauf peut-être pour les PME-PMI, c'est un tissu dont à besoin notre économie, mais ce dernier est fragilisé par la complexité de nos procédures ). Il y aurait des choses à redire concernant la manière avec laquelle la réaction populaire a été gérée, mais l'erreur est humaine. Je préfère quelqu'un qui s'arc-boute sur quelque chose qu'il juge utile pour notre société, même si je peux être en désaccord, à quelqu'un dont l'entourage s'amuse à expliquer que l'on a raté sa vie si l'on n'a pas une Rolex à 50 ans.
On ne peut dénier à Dominique DE VILLEPIN une certaine idée des relations internationales bien éloignée de celle véhiculée par Nicolas SARKOSY. Aurions-nous eu l'actuel président de la République pour nous représenter au moment de la crise irakienne que nous aurions probablement tenu la main des Américains dans cette guerre que nos opinons européennes ne soutenaient pas.
L'ancien ministre des Affaires Etrangères n'érige pas les USA en modèle archétypal à importer en France. Même si depuis l'élection d'OBAMA notre président semble avoir un peu changé de fusil d'épaule. Il doit être frustrant d'avoir à faire avec un interlocuteur plus médiatique que soit...
J'ai depuis longtemps une certaine sympathie pour le personnage DE VILLEPIN qui doit à mon sens prendre une plus grande place dans la vie publique. C'est la raison pour laquelle j'ai adhéré au Club Villepin en octobre-novembre 2009, je ne sais plus le moment exact.
J'ai également une certaine estime pour les députés qui entourent Dominique DE VILLEPIN. Ils ont fait preuve d'un certain courage. Je citerais l'exemple de François Goulard qui n'a pas hésité à prendre le parti de François BAYROU en 2007 tout en restant à l'UMP et qui est toujours député-maire. Il est bien la preuve qu'il n'est pas nécessaire de se soumettre au pouvoir en place pour mener carrière politique. Mais la flagornerie est tellement plus aisée... Comme l'a écrit Gide : « Il y a toujours moins de courage à emboîter le pas qu'à se détacher d'un ensemble lorsque ce détachement même loin de vous mettre à l'abri, vous expose ».
Quelques-uns reprocheront à De Villepin ses envolées lyriques, mais c'est ce qui donne son charme au personnage. Je suppose que l'on peut préférer le style « casse toi pauv'con », les goûts, les couleurs...
Je suis convaincu par ailleurs qu'il y a une forte compatibilité entre les valeurs prônées par le gaullisme social et celles véhiculées par l'humanisme du centre. Les visions institutionnelles et surtout européennes peuvent voir apparaître une pierre d'achoppement. Ceci dit, si l'on prend le cas de l'Europe, la manière dont elle se construit actuellement ne correspond ni à une Europe des nations ni à une Europe de type fédérale. On se retrouve actuellement dans une situation hybride qui n'est guère près d'évoluer et ne contentera personne de toute les manières.
La diversité des opinions est cependant source de richesses, il ne tiendra qu'à nous de savoir les mettre en relation autour d'un projet commun et de créer les synergies adéquates.
Le concept de République Solidaire autour duquel devrait s'articuler le nouveau parti me convient et parle pour lui-même. Je serais donc présent au lancement de ce mouvement à Paris le 19 juin.