Fin de la balade sur les bords de la Sorgue, mais la rivière continue son cours au-delà de cette ultime étape des vacances, ses tentacules se rassemblant en aval avant de se jeter dans l’Ouvèze.
Nous voici donc dans la bien nommée Isle-sur-la-Sorgue, petite ville charmante qui vit essentiellement du tourisme et de la brocante, l’un alimentant l’autre et inversement. Le touriste est mi-exploité mi-chouchouté, un peu comme dans tous ces lieux qui savent vendre leur paysage. Le dîner en bord de Sorgue, voire sur une passerelle enjambant celle-ci, est très tendance (mais on mange nettement mieux en général dans les restos hors ruisseau). Du coup, les terrasses des bistrots et cantines s’approprient les trottoirs voire un peu plus, et, comme aucune municipalité à ce jour n’a été assez gonflée pour limiter, ou même interdire, la circulation automobile dans les rues les plus touristiques, le piéton lambda s’entraîne chaque jour à la corrida contre les véhicules divers mais toujours motorisés. C’est très désagréable.
Qui dit Sorgue dit énergie, donc roues pour alimenter diverses industries aujourd’hui disparus. Mais les roues, c’est joli, ça fait du frais en été, et ça amuse les canetons :
Grâce à la Sorgue, la ville ne manque jamais d’eau. Les habitants peuvent d’ailleurs l’utiliser pour arroser les jardins. Malgré la Sorgue, la ville n’est jamais inondée : la rivière est plutôt bonne fille. Domptée, canalisée, utilisée, mais rarement rebelle. Les filatures et papeteries ont toutes disparu, au profit d’un tourisme qui fait manifestement vivre son homme : le nombre de L’Islois (en deux mots !) a plus que doublé depuis la fin des années 1960. Par contre, et les habitants s’en plaignent, la culture est un domaine délaissé : pas de vrai cinéma, pas de théâtre, une bibliothèque de taille modeste et je ne suis pas sûre qu’elle soit municipale. Bref rien de ce que l’on peut attendre d’une commune de près de 20 000 habitants, à l’exception notable d’une bonne école de musique.