Les villes avec leurs parterres, jardinières, suspensions… se révèlent accueillantes pour les abeilles qui trouvent de moins en moins de biodiversité à la campagne. De plus en plus de villes décident d’accueillir des ruches dans leur quartier. Objectif : rendre dès que possible l’espace urbain à la nature.
Plus de miel en ville qu’en Campagne
- Sur les toits du Grand Palais à Paris. (AFP/STEPHANE DE SAKUTIN)
Les abeilles sont menacées par les nouvelles pratiques agricoles, les changements climatiques et l’arrivée du frelon asiatique. La disparition d’abeilles est de plus en plus importante.En quelques années, leur taux de mortalité a quadruplé. La France qui, il y a peu, produisait chaque année 32000 tonnes de miel, en récolte aujourd’hui moins de 20000 tonnes.
Cela fait des années que les abeilles produisent plus de miel en ville qu’à la campagne. C’est vrai à Paris comme à Metz, Marseille ou Montauban », affirme Paul Schweitzer, directeur du laboratoire d’analyses et d’écologie apicole du Centre d’études techniques apicoles de Moselle-Lorraine. Pourquoi ? À la campagne, paradoxalement, la vie est plus rude. Dans de nombreuses régions, la nourriture vient à manquer. « Les espaces de monoculture ont éradiqué la diversité et le recours aux pesticides s’est généralisé.
Une abeille qui vaut de l’or
Selon une étude de l’Inra, celle-ci a démontré que, si un apiculteur fait un euro de miel, il fait gagner 30 euros à l’agriculteur par la pollinisation. Songez qu’aux États-Unis, il n’y a plus d’insectes dans certaines régions. On recherche des abeilles pour la reproduction !« On a évalué à plus de 15 milliards de dollars la valeur économique de la pollinisation » explique Dennis Van Engelsdorp, le spécialiste américain des abeilles, coordinateur du groupe de travail sur le syndrome d’effondrement des colonies. La sauvegarde d’abeilles est donc une nécessité.
360 000 abeilles dans les ruches d’Aubervilliers
Six ruches ont été installées dans la ville, au terme de la semaine du développement durable. Cette opération, d’un coût de 32000 € sur trois ans, s’inscrit dans le cadre du programme national Abeille, sentinelle de l’environnement, lancé en 2005 par l’Union nationale des apiculteurs français (Unaf). « Installer des ruches n’a rien de folklorique, c’est un acte militant en faveur de la biodiversité, martèle Henri Clément, le président de l’Unaf, qui se chargera de l’entretien du rucher. La survie des abeilles de plus de 80% des espèces végétales dépend directement de la pollinisation par les insectes.». Tous les habitants d’Aubervilliers seront invités à participer à la récolte. « Nous voulons faire de ce rucher un lieu pédagogique et nous proposerons des actions de sensibilisation à la biodiversité, notamment auprès des écoles », précise le maire Jacques Salvator.
Avec celles d’Aubervilliers, le département compte désormais plus de 150 ruches installées dans des parcs et jardins ou dans des lieux plus improbables, sur les toits du musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, ceux de la mairie de Saint-Denis, ou au pied des avions à Roissy.
L’avis Sequovia
Depuis, presque chaque semaine, des ruches gagnent les centres urbains. Les régions Languedoc-Roussillon et Rhône-Alpes, les villes de Nantes, Lille, Besançon… ont été les premières à se doter de ruches. Les ruches se retrouvent partout sur les toits d’institutions publiques, chez les particuliers ou dans les entreprises. Les abeilles sont indispensables à notre environnement et c’est grâce à leur pollinisation que nous mangeons plus 80 % des légumes et fruits !
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