J’ai presque honte ce matin en constatant que France 3 et Arte programmaient deux Hitchcock d’avoir consacré ma soirée à « « lie to me ».
Un point sur le concept de la série s’impose-t-il réellement ?
On va dire que oui. Il s’agit d’une série policière classique, sauf que les énigmes sont résolues non pas par des flics ordinaires mais par un consultant et son équipe qui se chargent de déceler dans les expressions faciales des suspects et des témoins les traces du mensonge. Pour vous donner un exemple, le basketteur promis à un brillant avenir à la Nathan Scott lève le menton quand il évoque sa future carrière, ce qui démontre qu’il est en colère. Alors pourquoi est-il en colère quand il parle de son avenir ? Parce qu’il n’en a aucun finalement puisque il souffre d'arthrose… Le jeune témoin de Jéhovah accusé du meurtre de sa prof est en fait rongé par la concupiscence qui fait jaillir en lui un sentiment de culpabilité qui trompe les détecteurs de mensonges, mais démontre finalement son innocence.
Pour souligner la nature universelle des petits détails qui trahissent les suspects, la série s’appuie sur des images d’actualité, ce qui demeure la très bonne idée, certes forcément un peu gadget à la longue, de la série. Quand les coins de ta bouche d’affaissent, tu mens hop images de Clinton au sujet de Monica. Simple mais efficace…
Malheureusement pour le téléspectateur, M6 ne propose pas de version multilingue de la série et j’ai appris ce matin que le personnage principal, auquel j’ai franchement du mal à adhérer, est doté en vrai d’un superbe accent british, évidemment intransposable en VF et je pense que ce détail qui n’en est pas un collabore à nous éloigner du héros, qui de toute façon, comme toujours désormais, n’a pas une personnalité facile.
Et finalement, c’est bien tout le problème de « lie to me », la série ressemble à toutes les séries du même genre lancées depuis deux ans : un personnage ambiguë auquel il est difficile de s’attacher de prime abord – House, le mentaliste, le héros de Life – et surtout un gadget qui vient faire la différence par rapport aux séries classiques, ici le décryptage facial.
Comme dans toutes les séries de ce type, le héros complexe possède son alter ego moins torturé mais un peu quand même, et est entouré d’une équipe « rigolote ». Le personnage secondaire qui s’impose de dire la vérité en permanence est plutôt sympa, mais il s’agit encore d’un énorme gadget.
Au passage, je me dois quand même de féliciter M6, qui diffuse la série dans l’ORDRE, comme quoi c’est possible !