Mais Françoise Buffat, qui animait la table ronde, avait fort bien préparé les choses. Quatre points principaux étaient à l'ordre du jour. Une question d'abord: en ce début de 21e siècle, pouvons-nous espérer que des écrivains genevois atteignent à l’universel, tant par le contenu de leur œuvre que par leur diffusion ? Puis on a parlé des conditions matérielles de l’écriture. De l’accueil du public. Des attentes pour l'avenir.
Les réponses? Il semble bien que Dominique Ziegler, le plus véhément et le plus showman des participants, vit Genève comme une sorte d'étouffement: pas d'énergie créatrice, des conditions économiques et sociologiques dominantes qui découragent et asphyxient. Mais il y a, dit-il, des sujets de pièces de théâtre à tirer de la situation locale: les banques, l'argent, le calvinisme...
Autre son de cloche avec Sandrine Fabbri, qui semblait un brin agacée d'être là. Le genre: que diable suis-je venue faire dans cette galère? Elle défendait, si j'ai bien compris, l'idée que les écrivains doivent écrire et que les plaintes régionales sont sans intérêt.
Huguette Junod affirmait ses positions féministes et éducatrices: faire lire les femmes et les auteurs romands dans
Une caractéristique de cette table ronde, c'est que le public, nombreux, a largement pris la parole. Des membres de l'association, des femmes et hommes politiques aussi. Interventions fouillées et intéressantes. On a déroulé les considérations, on a fait des plans d'attaque pour intéresser plus les pouvoirs aux conditions de production et de promotion de la littérature, ça a duré une heure quarante. C'était un lieu de résistance, presque de révolution. Les prolongements suivront. Très bien.
En bilan, ma conclusion personnelle: écrire à Genève au XXIème siècle? Même s'il y a une volonté d'y aller, ce n'est pas plus facile qu'ailleurs.
Juste, peut-être, un peu plus disert.