Auxerre est en course pour le titre, non ce n’est pas une mauvaise blague. Après un départ catastrophique traduit par trois défaites consécutives, beaucoup de spécialistes (sauf sur Tatoo à la pointe des pronostics) avaient placés les bourguignons dans la case « relégable ». Pourtant l’AJA avait fini très fort l’exercice précedent, étant même classée 2e en ne comptant que la phase des matchs retour. Une équipe qui s’était, dixit son entraineur Jean Fernandez, »endormie sur ses lauriers ». Mais surtout une équipe très dépendante de la titularisation de son attaquant vedette, Jelen. N’ayant quasiment pas vu l’équipe d’Auxerre, je citerai les analyses de mes confrères journalistes (sic). Un bloc très bas, une défense de fer autour de Coulibaly, un Pedretti de classe internationale, et un duo d’attaque complémentaire, avec le plus souvent le roumain Niculae à la passe, et le polonais Jelengol à la finition. Du côté de la Canebière, le championnat ne fut même pas commencé que les « crises » se succèdèrent. Le président Diouf est prié de faire ses valises, le coach Deschamps menaçant de quitter le navire. Après ces quelques soubresauts, la saison démarre assez bien malgré les difficultés pour des raisons diverses de ses recrues. Heinze à du mal à convaincre dans l’axe de la défense, Mbia alterne les matchs moyens et les blessures (plus un départ à la CAN), enfin Lucho -la recrue la plus chère de l’histoire du club- arrive après une longue période sans jouer, mais surtout se blesse de nouveau à son arrivée.
Je sais c’est presque un manque de respect de ma part de poser cette question. Une équipe à cinq points de la première place et qui a en plus la chance de recevoir le leader a de sérieux atouts pour remporter le titre. Jean Fernandez a beau marteler dans la presse qu’Auxerre ne boxe pas dans la même catégorie, il reste avant tout un compétiteur. Ses joueurs ne s’y trompent pas et n’hésitent pas dans la presse à afficher leur prétentions et surtout leur envie de prouver qu’ils ne sont pas là par hasard.
Si proche du dénouement, un évenement extérieur peut avoir son importance : la pression d’un tel enjeu. Les joueurs ont dû sentir toute la semaine le parfum d’un match couperet, une rencontre qui peut faire des dégâts au niveau psychologique et de la confiance au vu du résultat final. Car comme tout le monde sait, l’équilibre d’une équipe est si dur à obtenir mais reste également très fragile. Auxerre laisse volontiers la possession de balle à l’adversaire, avec une défense jouant très bas et regroupée. Dès la récuparation de la balle, on cherche avant tout la verticalité. Pedretti étant la rampe de lancement, qui met ensuite sur orbite le duo Niculae-Jelen. Cette tactique semble très réductrice et simpliste mais terriblement efficace et adaptée aux qualités des joueurs bourguignons. Marseille,forte de ses points d’avance, peut se contenter d’un match nul, je ne pense pas que les olympiens prendront tous les risques pour gagner, tout dépendra des aléas du match. Surtout que ses trois derniers matchs furent très poussifs malgré les neuf point pris. Je devine également une équipe très compacte, solide défensivement, misant sur la puissance de Brandao et la percussion de Valbuena. Pourquoi pas le réveil de Niang, Ben Arfa semblant de nouveau mis au placard.