certains matins les oiseaux boudent le monde
malgré les cimes nouvelles et la sève
le vent neutre poursuit sa course
mais ce vieux ruisseau impalpable
de l’air fuyant est veuf d’ailes filantes
nos étoiles de jour si bruyantes au coucher
raffut dans les brins ils se pressent
cherchant leur ultime place avant la nuit
les plumes s’arrachent et voilà qu’à l’aube
leurs appels absents m’enlisent au lit
j’attends l’heure où ils vont faire vivre
le ciel à la blancheur de grève
qui n’offre semble-t-il aucun espace libre
aux mille pointes trilles verticales
et je rêve d’eux immobile et tendu
par la fenêtre j’écris au tableau blanc
les vacations qui m’attendent ce jour
et tandis que je songe aux malades gisants
je perçois les aigus des chants revenus
ce n’était pas eux mais moi qui dormais
quittant l’enfance où les draps me tenaient
ce temps où les cris écrasaient leurs gazouillis
trop futiles sans doute à mes tympans cognés
je me lève saisi de reconnaissance
envers ces enfants du présent délivré