Cancer du Sein et kinésithérapie ( part I )

Cancer du Sein et Kinésithérapie

Part I

   Généralités

Chaque année, les publicités de lutte contre le cancer du sein envahissent nos télévisions recommandant aux femmes de plus de 50 ans de se faire faire une mammographie ( précisons le : rembourser par leur sécurité sociale ) afin de prendre en charge les tumeurs ( si tumeur il y a ) de plus en plus tôt.

Du coup, dans la vie d'une femme, le cancer du sein a pris une dimension angoissante : et il n'est pas rare alors d'entendre l'une d'elle dire " j'ai une boule, est ce normal ? "

Quelques statistiques d'abord :

* 25 000 nouveaux cas/ an en France ( 2000 ) alors qu'en 2008 ce chiffre était de 42 000 ! ( le cancer du sein n'a cessé de progresser jusqu'en 2004 )

* 720 000 femmes dans le Monde ont un cancer du sein ( 2000 )

* taux d'incidence : 1 femme sur 10 ( parfois 9 selon les statistiques ) auront un cancer du sein

* 79% survivront plus de 5 ans et 85% en guériront

* cependant il y a 10 000 mortes chaque année

* ainsi il s'agit de la première cause de mortalité chez la femme âgée de 35 à 55 ans.

* il est important de souligner que 1% des cancers du sein touchent les hommes ( souvent ayant une gynécomastie comme morphotype c'est à dire des hommes ayant des " seins " )

   Facteurs de Risques

Comme toujours quand on parle de maladies qui effraient la population, on parle de facteurs de risques. Il convient tout de même de dire que des femmes ayant une vie parfaitement saine, équilibrée, n'ayant jamais fait emploi de ces facteurs peut développer un cancer du sein sans que les médecins sachent pourquoi.

Tout comme une femme présentant tous ces facteurs peut ne pas développer de cancer du sein. Elle augmente seulement ses " chances " de développer une maladie que dans d'autres circonstances elle pourrait éviter.

* sexe : la femme est plus touchée que l'homme

* âge : après 50 ans ( toutefois, les cancers du sein touchant les femmes très jeunes sont plus " nocifs " )

* ATCD familiaux ( le conseil génétique n'indiquera qu'une élévation du risque de développer un cancer du sein et non si la jeune femme développera le cancer ! )

* puberté précoce

* ménopause tardive

* nullipare ( pas de grossesse )

* abscence d'allaitement

* alimentation riche en graisse animales ( cela augmente les AG trans dans le sang ), pauvre en légumes et en fruits ( même si on peut espérer qu'avec le programme " manger bouger " les choses changent dans la vie des francais )

* une consommation d'alcool supérieure à 3 verres par jour ( rappelons que un verre de vin équivaut à un verre de vodka ou une chope de bierre... ce n'est pas parce qu'un alcool est moins fort qu'il est moins nocif. Puisque le verre de vodka sera plus petit et celui de vin plus important !!!! )

* la pillule prise pendant plus de 8 ans ( cependant 10 ans après l'arrêt le facteur de risque n'existe plus )

* la prise de THS ( traitement de la ménopause ) : cependant 5 ans après l'ârret le facteur de risque n'existe plus

Il faut savoir que la consommation de soja ( que l'on retrouve dans la cuisine asiatique ou les amateurs de bio ) peut relancer la prolifération des cellules tumorales chez une personne ayant déjà eu un diagnostic de cancer du sein.

D'un point de vue génétique :

6 gènes ont été recensés :

* BRCA 1( chromosome 17) et BRCA 2 ( chromosome 13 )

* TP53

* CHEK 2

* ATM

* BRIP 1

Les deux premiers gènes peuvent être dépistés lors d'un conseil génétique

Le premier révèlera une prédisposition au cancer du sein avant la ménopause

Quant au deuxième une prédisposition au cancer du sein

Mais un conseil génétique ne doit pas être réalisé chez toutes les femmes. Car une prédisposition ne veut pas dire que l'on développe nécessairement le cancer, seulement qu'il faut une surveillance par IRM plus tôt et plus souvent.

   Facteurs de protection

Un facteur de protection ne signifie pas que l'on ne développera pas le cancer, mais peut permettre à la personne à risque de ne pas cumuler les " points négatifs " entre guillemets.

* 5h d'activité physique par semaine diminuent le risque de 38%

* allaiter son enfant pendant au moins 3 mois

* mettre au monde un enfant avant 25 ans

* consommer des épinards, du cresson, de la mache, de la laitue, du choux, des poireaux : du fait de l'augmentation du taux de folates.

Nota :

Je voulais souligner quelque chose qui m'a énormément surprise au contact de ces femmes : l'aspect psychologique. J'ai remarqué que la plupart de celles qui ne présentaient aucun facteur de risque ( que je pouvais voir par une simple anamnèse - je ne suis ni généticienne, ni médecin - ) avaient une vie psychologique catastrophique.

Souvent c'était des battantes qui avaient affrontés des catastrophes ( à mes yeux en tout cas ) dans leur vie personnelle, les avaient subies... puis s'étaient relevées. 

Et le cancer lui s'annoncait juste à ce moment là. Quand elles étaient enfin dans une sorte d'équilibre émotionnel et psychologique.

Après c'était peut être juste une coincidence... Mais cela m'a énormément surpris. Cette similitude parfois, de tomber sur une patiente qui s'est relevé d'un combat pour en affronter à nouveau un.

Toutefois, à l'heure actuelle, aucune étude n'a su prouver ou désapprouver l'hypothèse d'un contexte psychologique dans la survenue du cancer.

Mais tous s'accordent à dire, que le cancer... parce que l'on ne s'y attend pas, trouve souvent pour la patiente une origine dans sa vie. Parce qu'il est nécessaire pour elle de lui donner un sens. De se dire " pourquoi moi ? "...

Ouistiti