François Fillon a écrit mardi aux responsables des partis politiques représentés au Parlement pour leur demander la «position officielle» de leur formation sur le mode de scrutin des élections territoriales. Les premières sont prévues en 2014. Le chef du gouvernement rappelle qu'un projet de loi visant à instaurer un scrutin mixte (80% d'élus au scrutin uninominal majoritaire à un tour, 20% au scrutin proportionnel) a déjà été adopté en Conseil des ministres. «Suite aux réactions suscitées par ce choix, poursuit-il, le président de la République et le gouvernement se sont déclarés à plusieurs reprises ouverts à toute proposition sur ce sujet.» En fait, ce projet de scrutin à un tour n'est plus d'actualité. Même ses défenseurs les plus ardents, comme le patron des sénateurs UMP Gérard Longuet, ont changé d'avis. Trop «contraire aux traditions françaises». Et peut-être aussi trop dangereux, étant donné la facilité avec laquelle le PS et les Verts ont constitué leurs listes communes entre les deux tours des régionales. À la place, une autre idée a surgi: un système uninominal majoritaire à deux tours, où le deuxième tour serait réduit à un duel entre les deux candidats arrivés en tête. Et appliquer le même régime aux législatives. Ce qui permettrait de lever l'hypothèque du Front national. Le tout se ferait par étapes, selon un calendrier qui n'est pas encore arrêté. Certains, à Matignon comme à l'UMP, plaident pour une manœuvre en deux temps. D'abord, on fait voter le scrutin uninominal majoritaire à deux tours à l'occasion du débat sur le projet de réforme des collectivités territoriales qui s'ouvre le 25 mai à l'Assemblée, sans évoquer la question des triangulaires. Ensuite, on adopte un autre texte, qui supprime les triangulaires dans toutes les élections, législatives comprises. Une proposition dans ce sens, déposée après les régionales par le député UMP des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, proche de Brice Hortefeux, a déjà été signée par 200 de ses collègues, parmi lesquels des élus du Nouveau Centre.