Thalassa ! Thalassa* ! Le bateau de l'Union Européenne serait-il en train de sombrer dans les abîmes de la mer Egée ? La Grèce, pilier de la
civilisation européenne aux côtés de la Rome Antique tire aujourd'hui l'Union vers le bas. La faute à qui, à quoi ? A la crise en partie, mais pas que, disait le site de l'Expansion en janvier dernier: Corruption, fraude fiscale, déficit
structurel, mauvaise gestion politique... Et la mauvaise gestion pourrait conduire à une indigestion de l'euro, certains imaginant l'idée d'un retour à la drachme, la monnaie grecque
d'avant l'an 2000. Hautement improbable mais pas impossible. Ce qui est plus sûr en revanche, c'est que comme tous les futurs vacanciers qui se préparent pour l'été, la Grèce va devoir passer à
la diète. C'est l'option (L'obligation ?) qu'a choisi le Premier Ministre grec, Georges Papandréou avec son plan d'austérité. Cela devrait aboutir à une réduction des
dépenses publiques à 47,7% du PIB en 2013, alors qu'elles étaient de 52% l'an dernier, et à une augmentation des recettes à 45,7% du PIB en 2013 contre 39% en 2009. Et cela en serrant la ceinture
des fonctionnaires en réduisant les primes, mais aussi en faisant la chasse aux fraudeurs du fisc.
Aujourd'hui, le déficit public des hellènes se monte à 13,6% du PIB et sa dette publique à 113% du PIB. A titre de comparaison, les
chiffres pour la France sont respectivement de 7,5% et de 77,6% du PIB. En clair, le déficit public signifie que les recettes du pays sont inférieures à ses dépenses, et la dette
publique correspond aux emprunts contractés par un état (Envers d'autres états, des organismes...). La Grèce est donc dans un abîme si l'on se rappelle que l'Union Européenne impose à ses membres
un déficit public inférieur à 3%.
A quoi tout cela mène-t'il ? Un état en faillite, ce qui signifie que la Grèce pourrait être dans l'incapacité d'honorer ses dettes. Parce qu'un état, ça ne fonctionne pas comme une entreprise ou
un particulier. On ne va pas aller saisir le Parthénon ni l'Acropole pour défaut de paiement. De toute façon on ne saurait pas où les mettre. Ce qui veut dire que cet argent disparaîtrait et que
les emprunts ne seraient jamais remboursés.
C'est pour cela que la Grèce a finalement décidé de demander de l'aide à l'Union Européenne. Un accord devrait donc mener
l'Union à prêter 30 milliards d'euros au pays. A condition que le FMI (Fond Monétaire International) s'engage à prêter
15 milliards de d'euros de son côté aux grecs. En effet, l'Allemagne avance son aide les deux pieds sur le frein, mais face à la situation d'urgence, elle doit bien se résoudre à tendre la main. D'autant plus que la crise grecque pourrait faire dominos et entraîner dans sa chute le Portugal et l'Espagne, puis l'Irlande. Toutefois, la situation
est délicate puisque le traité de Maastricht interdit à un état membre de supporter la dette d'un autre. Toujours est-il que si la Grèce ne perçoit pas rapidement le début d'une aide (9 milliards
d'euros avant le 19 mai.), Bruxelles pourrait bien passer de l'Hymne à la joie de Beethoven au Requiem de Mozart.
Les grecs s'opposent au plan d'austérité prôné par le gouvernement. Plusieurs affrontements avec les forces de l'ordre ont eu lieu depuis le début 2010 (Ici en mars).
*La mer ! La mer !