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Goldman "Sacks", du verbe sack : piller, mettre à sac…

Publié le 29 avril 2010 par Aldorande_rebelle
C'est le jeu de mot très en vogue à Wall Street ces derniers jours.
"La banque était déjà soupçonnée d'avoir pillé l'Etat lors du "grand renflouement" bancaire de la fin 2008, en obtenant de mirifiques cadeaux du TARP, le plan public de sauvetage du secteur financier de 700 milliards de dollars (525 milliards d'euros) mis en place par l'administration Bush. La voilà accusée d'avoir pillé ses clients."
Plus loin :"Lundi 26 avril, le cahier investissements du Wall Street Journal titrait sur cinq colonnes : "L'attitude "Pas de quartier" des traders de Goldman" (Goldman's Take-No-Prisoners Attitude). Le quotidien de la finance décrivait des courtiers sans foi ni autre loi que celle visant à se remplir les poches, y compris au détriment des clients. 
Le Monde.fr du 28 avril
Quand le Wall street journal s'en prend à un établissement financier, le monde de la finance peut commencer à flipper sérieusement… On dirait bien que (soudainement) tout  l'establishment politico-financier découvre la cupidité de ceux qu'il a porté aux nues et positionnés comme "leaders économicus" : les investisseurs et leur bras armé, les banques d'investissement. Il faut dire que le grand déballage des derniers jours a de quoi donner froid dans le dos, même à ceux protégés par d'épaisses fourrures ; extraits :
"En plus de leur accorder le bénéfice des mesures prévues dans le dispositif général de secours au secteur financier, le gouvernement américain s'est empressé, au plus fort de la crise, d'aider directement Goldman Sachs et Morgan Stanley en leur conférant le statut de « bank holding company », qui les autorise à être actionnaires d'autres banques. Ni Bear Sterns ni Lehman Brothers n'ont eu cette chance. Il se trouve que Goldman Sachs a aussi été intégralement remboursée de certains engagements envers American International Group, (AIG, sauvé par le gouvernement Américain) ce qui n'a pas laissé d'intriguer." "Dorénavant, affublée du sobriquet de « calmar vampire », qui lui a été décerné par le magazine Rolling Stone et qui risque de la poursuivre longtemps, la banque va devoir assumer le fait que l'un des artisans du plan de sauvetage des établissements financiers en octobre 2008 a été Hank Paulson, alors secrétaire au Trésor, ex-patron de Goldman Sachs."
Le Monde.fr du 21.11.09
"Au coeur des accusations : la banque aurait viré à 180 degrés en voyant la baisse des prix de l'immobilier, devenant vendeuse à découvert en 2007 sur les produits subprimes sans rien en révéler à ses clients, à qui elle vendait les produits dont elle se débarrassait.
Mais au fond, la question qui accompagna cette extraordinaire audition fut : qu'est-ce que les marchés ? Comment se protéger de leurs fonctionnements les plus risqués ? Comment les protéger contre eux-mêmes de leur " cupidité " et de leur aveuglement ? Balançant entre philosophie économique et technique financière, pour la première fois depuis l'éclatement de la bulle des titres hypothécaires à l'automne 2008, on entrait avec ses protagonistes dans les soutes d'une grande banque d'affaires."
Le Monde du 29 Avril

et c'est là que l'on commence à se poser les vraies questions : au lieu de cristalliser les accusations sur la seule Goldman Sachs demandons pourquoi tout le monde découvre aujourd'hui que l'on peut gagner des millions en pariant sur la baisse d'une valeur ? y compris sur l'incapacité à rembourser une dette comme celle de le Grèce ? Comment l'actionnariat traditionnel, à l'origine partenaire de la création de valeur par son investissement dans les entreprises, la recherche… en est venu à la vampiriser sans complexe et à ne plus raisonner qu'en terme de rendement à court terme ?
Parce que l'accélération et la libéralisation totale des transactions financières internationales à été le seul objectif visé par les politiques économiques (reagano-tatcheriennes) des ces dernières dizaines d'années.  Le modèle économique construit pour l' Europe en est d'ailleurs l'illustration flagrante. L'obsession sans cesse martelée a été de laisser les marchés s'exprimer librement… c'était le crédo néolibéral… puisse-t-il reposer en paix.


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