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2 girls, 1 cup, trombinoscope de spectateurs

Publié le 29 avril 2010 par Didier Vincent

Les pics d'internet, enfin, les porcs épiques !


L'internet ronronne souvent. C'est une ville bruissante qui n'a pas de centre. On s'y perd. D'où le web 2.0 avec son Facebook phare qui retribalise, resocialise la chose sans nom. Parce que la profusion de liens sur la toile manque de liant. C'est épars, épisodique, cahotique. L'émergence de sites centripètes, comme des villages balises dans la jungle du rien a attiré le chaland qui s'y retrouve en contacts sociaux. Ouf ! D'où également l'indécision de Twitter qui ne cesse d'osciller entre l'ouverture et la fermeture. Un nombre de followers trop importants et c'est le risque de la perte d'identité, à moins d'être soi-même un trou noir qui n'existe que par les retweets qu'il occasionne.

Bref, internet est dans une crise d'adolescence entre ouverture au monde et cocooning entre amis.

Quelques événements fédèrent tout de même par une curiosité malsaine : Laure Manaudou nue, deux filles qui mangent leur dégueulis et leur merde, un buzz inauthentique, un viral à gogos. Et c'est tout. Internet, par son côté nébuleux, n'a pas l'impact de la télé ou du cinéma. L'événementiel y est rare tant tout ici est diffracté, différé, colporté, indécis.

La merde, le sang, la nudité : belle affiche en ce royaume. Tout le monde, qui y est allé voir benoitement au su d'un buzz voisineux, y va de sa réactivité théâtrale. Effectivement, ce sont des image jamais vues et dans aucun autre média historique. Historique ! C'est sans doute ce qui effraie. Pas tant ce qu'on voit, mais la possibilité que tout le monde le voie. Ces réactions disent : "Je suis scandalisé qu'aucun filtre ne soit mis en place et que j'aie libre accès à l'interdit." Plus que le contenu qui est simplement graveleux, précieusement sadien.

Un des pics d'internet est l'acception du rejet. Je vois et je me dégoûte. On me permet d'avoir un accès à l'inhumain non formaté "commercialement correct" et de gloser à l'infini sur mes réseaux sociaux afin de me créer une identité formellement correcte, elle.

L'identité virtuelle est un joli leurre. C'est du social de théâtre, une mise en scène de soi qui s'appuie sur une machinerie aveugle. Voyez ces vignettes vidéos de réactions outragées. Ou qui se prétendent telles.


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