Avant 1922, Smyrne était une ville prospère et cosmopolite. Peuplée de Grecs, d’Arméniens, de Turcs et de Juifs elle représentait un cas unique dans le monde musulman. Ce « paradis perdu » a pourtant connu des violences inouïes.
Véritable catastrophe humaine, l’attaque des Turcs a enseveli des milliers de personnes sous les flammes. « On jetait des bombes et du pétrole. Les flammes finirent par lécher les quais où s’entassaient les pauvres gens qui attendaient leur tour d’être sauvés. Rien de ce qu’on pourra dire de l’horreur de ce soir là ne sera exagéré ! » raconte une survivante. Qualifiée d’ « infidèle » pour être majoritairement chrétienne, la cité de Smyrne se tournait depuis longtemps vers la Grèce et les eaux clémentes de la mer Egée.
Aux habitants chrétiens d’origine grecque ou arménienne venaient s’ajouter les Levantins, les Européens ou les Américains, alliés de la Grèce après la Première Guerre mondiale lors de l’invasion de la Turquie. Des représailles semblaient donc inévitables, mais Giles Milton montre bien l’imprudence de la politique internationale et insiste sur la catastrophe humanitaire terrible qui fut suivie d’une déportation massive, véritable nettoyage ethnique que le texte ne cesse de rappeler pour éviter l’oubli.
Le paradis perdu
Milton, Giles
Editions Noir sur blanc
(427 16 pages)
Paru le 15/04/2010
25.00 euros
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