Avatar, la projection d’un passé pas si lointain…

Publié le 29 avril 2010 par Philippejandrok

Lorsque les Européens ont décidé de conquérir l’Amérique du Nord, ils sont arrivés sur une terre vierge, couverte d’espaces infinis, magnifiques, uniques, des territoires qu’ils découvraient avec admiration, jamais ils n’avaient assisté à un tel spectacle de beauté, une beauté ensorcelante qui les a possédé au point de s’attribuer des terres qui n’étaient pas à eux, au point même de les vendre et de percevoir des droits sur une nature libre de tout propriétaire.

Les calvinistes se sont attribués ce qui ne leur appartenait pas en prétendant suivre la voie du Seigneur dans une idée de partage et de communion, pourtant, comment pouvaient-ils prétendre devenir propriétaire d’un bien que même les natifs refusaient de posséder par respect de la nature. Notions que les amérindiens et les aborigènes d’Australie ont en commun.

Ainsi, lors qu’un Indien pour faire son tipi ramassait du bois mort, l’homme blanc pour construire des maisons arrachait une forêt jusqu’aux racines, pour planter les fondations du tipi, l’indien faisait des petits trous dans le sol, pour installer les fondations des habitations, l’homme blanc a fait exploser la pierre, abandonnant les morceaux à tous les vents sans le moindre respect, sans se soucier de la douleur qu’il infligeait aux élément, pour lui chose inerte et sans âme.

Partout où l’homme blanc s’est installé, il a pillé, détruit et pollué des espaces vierges et purs pour les corrompre et les rendre insalubres sous prétexte d’hygiène et de propreté de surface, l’homme blanc moderne détruit ce qu’il entoure sans jamais respecter la moindre spiritualité.

Or ce que l‘on a volé à la terre d’Amérique, c’est sa spiritualité, on a assassiné ses âmes que l’on nommait les Indiens et qui étaient les garants d’une terre depuis des millénaires. Pour les exterminer, la guerre était un atout, mais le plus important était bien de détruire l’environnement et son mode alimentaire.

Très rapidement l’homme blanc a compris qu’il était nécessaire de détruire le mode alimentaire qui était essentiellement basé chez les indiens des plaines sur le bison. Ainsi des campagnes de chasses et de destructions furent organisées par l’homme blanc avec pour appas l’enrichissement.

Les peaux furent utilisées en guise de couverture, les hures décoraient les murs des chasseurs si fiers d’avoir abattus un male pour le plaisir de le voir figurer sur son tableau de chasse, les os broyés ont servit à l’engrais des sols et terres cultivables, une culture que les indiens ne connaissaient pas et qui allaient inévitablement les chasser d’une terre qu’ils peuplaient depuis plus de 10 000 ans.

Si l’on chasse un indien de sa terre, si on le prive de nourriture, il ne lui reste plus qu’à faire la guerre et à mourir, et c’est ce qui s’est passé, la campagne de manipulation du récent gouvernement américain au XIXe siècle prétendant que le peau rouge était un sanguinaire assassin donnait encore plus de raison aux blancs de les exterminer, ajouté à cela leur absolu méconnaissance de la religion chrétienne, religion par excellence s’il en était, considérant ses êtres sauvages comme privés d’âme sans jamais se poser la question du rapport qu’entretenaient les indiens avec les éléments et la terre.

L’arrogance du christianisme de croire pouvoir posséder la vérité sur qui a, ou n’a pas d’âme, comme de dire que celui-ci est choisi par dieu, et celui-là ne l’est pas.

Si l’homme blanc allait à la messe le dimanche, l’indien remerciait le ciel chaque jour, le soleil, la lune, la beauté de la nature, il remerciait le grand esprit et n’avait pas besoin d’un jour particulier car la beauté sublime du monde, il y était confronté au quotidien, à chaque instant.

Le christ a apporté à la nouvelle Amérique l’arrogance et la supériorité, la croyance du partage sans jamais partager, la volonté de pauvreté et la réalité de profit et de richesses.

Pourquoi mépriser l’adorateur du soleil alors que l’on boit chaque dimanche le sang d’un homme mort sur la croix il y a 2010 ans et que l’on mange son corps de la même manière, une religion qui condamne le cannibalisme et qui le pratique, une religion qui prône l’amour de son prochain et qui l’assassine dés qu’il en a l’occasion parce qu’il croit en autre chose ?

Comment peut-on dire aujourd’hui que dieu est grand après ces ethnocides volontairement menés sur tous les continents.

On considère aujourd’hui à près de 260 Millions d’âmes qui ont perdu la vie depuis la découverte de l’Amérique en 1492, 260 millions d’être humains exterminés parce qu’ils ne croyaient pas au dieu des blancs, mais aux esprits de la vie et de la nature et parce qu’ils vivaient sur une terre qui n’appartenait à personne et qu’il fallait conquérir.

Quelle aberration cette idée de propriété et de possession, nous ne possédons rien et lorsque cela nous arrive, cette possession est toujours de courte durée, celle d’une vie, on vient nu sortant du ventre d’une mère aimée et l’on repart nu, flétri, usé, nourrir les entrailles de la terre.

Seule la terre reste, nous laissons des traces, certes, mais elle s’effacent et s’effaceront jusqu’à ce que l’on ne se souvienne plus de rien. Nous connaissons des grecs la philosophie, les mosaïques, les représentations d’Alexandre, certains rouleaux, mais qui se souvient du nom du boucher de la ville de Pergé dans le Sud de la Turquie en 390 avant J-C ? Qui ? Comment s’appelait-il, était-ce un homme bon ?

Qui se souviendra de ces indiens courageux qui se sont battus en vain pour sauver leur terre et faire respecter des traités abusivement trahis par les blancs, qui ?

La richesse appartient à celui dont on se souviendra, et l’homme blanc à tout fait pour que l’on oublie des sociétés et des civilisations qui jettent sur lui le regard de la honte.

Avatar est l’histoire de ces peuples qui ont été assassinés et James Cameron nous livre ici une autre histoire, celle de la victoire de la vérité sur la volonté de profit et d’extermination, car on a exterminé les indiens pour leur terre, leur or, leur agent, leur eau, leurs richesses naturelles, les mêmes qui ont poussé les terriens à piller Pandora, la boite à malheur pour l’humanité qu’ils ont ouverte à tors. Il semble que les êtres humains n’apprendront jamais à respecter ce que nous avons de plus cher, notre planète et les êtres qui la peuple, car une minorité s’acharne à diriger une majorité trop souvent silencieuse, endormie par les média et les volontés dictatoriales et politiques du Pouvoir toujours disposé à donner des leçons de savoir vivre aux libres penseurs.

Nous vivons une époque formidable…