Derrière la vierge, une putain.
Vierge à l’Enfant et aux deux anges, Filippo Lippi, XVème siècle.
Filippo Lippi a eu un étrange destin : orphelin, il est “ramassé” dans la rue à huit ans par un richissime marchand de Florence, Cosme de Médicis, épaté par ses talents de peinture qu’il exerçait en pleine rue avec du sable et du charbon et le place au couvent des Carmes où il prononce ses voeux en 1421 à l’âge de quinze ans. Il continue de peindre et de s’évader du couvent pour mener des expériences peu orthodoxes.
Puis, il quitte le monastère vers ses vingt-cinq ans et mène une vie libertine, sous la protection du marchand et des amis qu’il a pu se faire dont Fra Angelico, de l’école de Masaccio. Il cherche ses modèles de madones dans les bordels de Florence, et ceux des anges dans les vagabonds des rues…
Il aura un fils, Filippino, né d’une nonne (!), et un élève, un certain Sandro Botticelli, tous deux futurs peintres de talent.
Mais pour étouffer les scandales de la vie dissolue de Filippo, deux Médicis (Cosme et son petit-fils) iront plaider sa cause auprès du pape Pie II qui cèdera au talent et libèrera le peintre de ses voeux.
Un livre retrace sa vie : La Passion Lippi, de Sophie Chauveau.