Après maintes réticences, je peux faire un billet tardif sur Tardi! Enfin plutôt sur l’adaptation cinématographique de sa BD Les Aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec. Si bande-annonce n’avait pas manqué de me donner envie, je refusais l’aspect B to B de la chose (Besson to Bourgoin me faisant craindre un aspect trop Business to Business).
Et bien, oui, ça reste blockbuster, effets spéciaux, starisation et compagnie. Mais sortons de la mal-pensance: le résultat du trio Besson, Bourgouin, Blanc-Sec n’est en fait pas mal du tout!
Avouant que je n’ai pas lu la BD, il est difficile de juger si le film est fidèle à l’esprit de son auteur. Mais les aventures d’Adèle se suivent avec plaisir. De ses péripéties en Egypte à la recherche du médecin (momifié) qui pourrait sauver sa soeur à ses trépidences dans la capitale terrassée par un ptérodactyle du Jardin des Plantes, cette jeune journaliste nous fait apprécier sa gouaille et ses répliques décapantes. Louise Bourgoin campe parfaitement le rôle, comme la plupart des acteurs qui l’entourent et qui apportent leur part de fantaisie (parmi lesquels Gilles Lellouche, très bon en commissaire Caponi, qui pour le moins capote; et Mathieu Amalric, littéralement transfiguré en professeur Dieuleveut).
Et si on aime le Paris de la Belle-Epoque, on est servi aussi. Besson recrée le Palais du Trocadéro pour l’occasion, et façonne une atmosphère un peu carte-postale mais séduisante de la capitale en ce début de XXe siècle.
L’omniprésence de l’humour, le charme de l’ambiance et la truculence des personnages ont donc raison de nous. Ca ne fait pas oublier certains effets spéciaux bien en-dessous de ce à quoi Besson nous avait habitués (les boss du studio devaient être en grève ou en vacances pour la scène du vol d’Adèle en ptérodactyle…).
Mais même quand ce n’est pas parfait, c’est appréciable, comme un bon Blanc-Sec.
Les Aventures extraordianires d’Adèle Blanc-Sec
1h47
Réalisé par Luc Besson
Avec Louise Bourgouin, Gille Lellouche, Mathieu Amalric, Jean-Paul Rouve….