Dans son éditorial du jour, Pierre Rousselin, du Figaro, n’a pas de mots assez durs pour fustiger la politique de la chancelière allemande Angela Merkel :
Voilà plus de trois mois que la crise a éclaté et la chancelière n’a cessé de traîner les pieds. Voulait-elle faire plier Athènes et l’obliger à prendre des mesures d’austérité draconiennes ? Impressionner d’autres candidats éventuels à un sauvetage ? Attendait-elle que l’euro soit lui-même en péril pour pouvoir justifier devant la Haute Cour de Karlsruhe un plan de sauvetage juridiquement contestable ? S’agissait-il de flatter le complexe de supériorité allemand à l’égard des «cueilleurs d’olives» méditerranéens ? Ou bien, tout simplement, d’une réticence déjà observée à prendre des décisions difficiles ?
Ce que Pierre Rousselin n’explique pas, c’est en quoi, selon lui, il est anormal que l’Allemagne veuille obliger la Grèce « à prendre des mesures d’austérité draconiennes », vu le niveau catastrophique de l’endettement de l’État grec.
Il n’explique pas davantage en quoi il serait illégitime que les principaux contributeurs au plan d’aide à la Grèce soient préoccupés par l’éventualité de bientôt devoir payer pour le Portugal, puis l’Espagne, puis le Royaume-Uni, puis l’Irlande, puis… la France… Et donc qu’ils y mettent leurs conditions.
La solidarité européenne ne doit pas mener à déresponsabiliser les secourus.