Grâce au fantastique blog de Melyssa, j'ai découvert ce superbe livre de Russel T. Davis où celui ci reprend toute sa correspondance avec un journaliste quand il a écrit la 4ème saison de Dr Who (jusqu'à son départ en fait).
Une vraie mine d'informations qui donne de précieuses explications sur le cheminement qui l'a mené à l'écriture de chaque épisode. Un bonheur à découvrir.
Voici ici, quelques passages (tirés du blog) concernant l'épisode 4X16 Water of Mars
(contexte économique difficile, la BBC est plutôt hésitant quant à l'utilité de cet épisode pour la série)
" Écrire cet e-mail à propos du 4.16 lui a éclairci les idées: cet épisode risque de disparaître parce que jusqu'à maintenant il
est optionnel.. Il n'a qu'à le rendre indispensable! Lui faire mériter sa diffusion avant Noël! Un peu difficile à faire avec juste un monstre et une base sur Mars, mais il y a une jolie sous
intrigue dans le script de Phil: le Docteur sait que cette base est détruite, et c'est un point fixe dans le temps, donc il devrait partir. Sauf qu'il ne le fait pas. Bien, ok. Mais Russell vient
de faire tilt: ça n'est pas une sous intrigue, C'EST l'intrigue!
On en a un indice caché dans le 4.15, lorsque le Docteur avoue, pour la première fois dans le nouveau Doctor Who, qu'il a volé le TARDIS. Pour les nouveaux spectateurs,
on pourrait croire qu'il était très copain avec les autres Seigneurs du temps, puisqu'ils ont un peu mis de côté toutes ces histoires de rebelle etc. C'est devenu un peu déplacé suite à la Guerre
du Temps. En ramenant cet élément, le Docteur devient fascinant d'un tout nouveau point de vue.
Toute cette histoire à propos des lois du temps dans the Fires of Pompeii, et d'un coup dans le 4.16 il se demande: "Qui a décrété ça? Et pourquoi pas" Le rebelle renaît! Le dernier Seigneur du
Temps. Il EST les lois du temps. Il peut faire ce qu'il veut. Ça n'est pas simplement la décision courageuse de sauver l'équipage, c'est l'arrogance, le Docteur qui étend son pouvoir... jusqu'à
ce que l'Ood le reprenne. L'orgueil. Puis la chute.
D'autant plus que ça correspond bien à ce nouveau Docteur qui voyage seul, sans compagnon. Russell a toujours su que Donna disait vrai à la fin de the runaway Bride: ce
Docteur, seul, est dangereux. Il était embêté qu'aucun des spéciaux ne vienne appuyer ça, mais voilà sa chance. C'était un peu ce qu'il voulait dans son dernier épisode, avant qu'il devienne un
épisode en 2 parties: le Docteur qui se bat contre son côté sombre, son pouvoir monstrueux. Maintenant, on a une chance de faire tout ça sur Mars!
Quelle bonne soirée! Pour la première fois, Russell a besoin du 4.16 pour compléter l'histoire du 10e
Docteur."
" Il envisageait de faire utiliser son arme à Adelaïde au moins une fois dans l'épisode, pour qu'on comprenne bien ce qui se passe quand elle se tue à la fin. Mais finalement il ne l'a pas fait: si on voit un laser ou quoi que ce soit sortir de l'arme, on se l'imaginera entrain de traverser son crâne lorsqu'elle se tirera dessus, ce qui est assez horrible. Se contenter de montrer l'arme qui sera d'un bleu métallique, et de voir le flash de lumière bleue à travers la fenêtre suffira."
" Russell envoie sa première version de la fin du 4.16. Ici, Adelaïde ne meurt pas. Mais il s'est réveillé ce matin en sachant qu'il se plantait. Il le savait déjà en tapant hier, mais il a rejeté l'idée. Mais en se levant ce matin, c'est plus qu'une idée, c'est une certitude: Adelaïde doit mourir. Et pour ça, elle doit se tuer elle-même. N'ayez pas peur! Ca restera discret. Toute l'histoire tourne autour du Docteur qui brise les lois du temps, et de son arrogance qui ne fait que grandir, de son pouvoir... jusqu'à ce qu'il soit ramené sur terre au final. Rien ne peut mieux montrer l'implacabilité du temps, et la bêtise du Docteur, que la mort d'Adelaïde. C'est ce qui le mènera à sa dernière histoire - et qui démontrera à quel point il a besoin d'un compagnon. C'est la seule fin que cette histoire peut avoir. Il a e-mailé tout ça à Julie, mais entre temps elle a téléphoné - ayant lu le script sans avoir encore lu le mail - pour dire qu'Adelaïde devait mourir. ah! Elle est douée! "