L’emprise de la technologie, des nouvelles technologies devrais-je dire, n’a de cesse de titiller notre goût de la néopathie, à moins qu’elle en agace certain. Une chose est sûre, elles sont partout et nous poussent à un émerveillement naïf, sans parler d’une douce tyrannie qui nous oblige à ouvrir notre porte-monnaie pour acquérir le dernier gadget « à la mode ».
Ainsi en est-il des téléviseurs. Pendant grosso modo 50 ans, il ne s’est pas passé grand chose entre le premier téléviseur noir et blanc et le premier téléviseur couleur : rien de neuf derrière la lucarne pendant de longues années. Et enfin depuis la décennie 2000, les écrans plats ont fait leur entrée dans notre quotidien, puis ont suivi très vite la haute définition, le Led, le plasma… Le temps à peine de digérer toutes ces innovations qu’arrive tout pimpant la 3D. Il paraît que la coupe du monde football va déchaîner les consommateurs avec ces téléviseurs en relief qui déboulent. A voir, compte tenu du peu d’émissions enregistrées en 3D, du peu de films en 3D (à peine 25 titres) et de la contrainte de chausser des lunettes qui coûtent entre 80 et 120 euros pièce —il ne faut pas avoir une bande de copains qui ont envie de partager le match—, la TV 3D devra convaincre.
Ce qui pose problème avec ses salves d’innovations trop rapprochées et peut-être gadgets, c’est la bataille de prix bas que se livrent les mastodontes du secteur —Sony, Samsung, LG, Panasonic, Toshiba, Philips…— pour alpaguer les clients : leurs téléviseurs se vendent bien, très bien même en volume, par contre c’est la bérézina en valeur : le chiffre d’affaires du secteur a reculé de près de 2%, du jamais vu depuis 2004.
Il serait peut-être temps de lever pied sur les innovations pour faire monter le désir et donc les prix ?