« L’Internet en 2010 sera tactile et mobile, ou ne sera pas », aurait sans doute dit André Malraux si, encore parmi nous, il travaillait dans une entreprise high-tech. C’est le pari de deux autres visionnaires : un certains Steve Jobs, patron d’Apple, et Chandrasekar Rathakrishna. Ce jeune entrepreneur singapourien est venu nous présenter sa tablette Internet tactile : le Joojoo.
Regardez la vidéo de démonstration !
Un tout petit peu avant l’iPad
Dans cette course à la tablette, la primeur revient à la tablette Joojoo, disponible quelques jours avant l’annonce officielle de l’iPad. Il ne s’agit donc pas d’un plagiat, l’aventure a commencé début 2008 à Singapour. Mais il ne fait aucun doute que Fusion Garage (l’entreprise qui a développé le Joojoo) a fortement été influencé par l’iPhone. Une inspiration que les ingénieurs ont été à même de dépasser en proposant une philosophie bien différente.
Base technique issue du monde PC
Tandis qu’Apple a la taille de développer ses propres processeurs, Fusion Garage a fait appel à une base technique éprouvée : celle des netbooks. Le processeur est un Intel Atom, il embarque 1 Go de RAM et intègre une puce Nvidia Ion, pour la prise en charge de l’affichage. Une puce qui lui donne, comme on va le voir, un petit plus par rapport à l’iPad.
L’avantage face à l’iPad : la gestion du Flash
Apple n’aime pas la technologie Flash. La preuve par l’exemple : aucun des iPod touch, iPhone et iPad ne gère cette technologie. La marque à la pomme aime bien tout maîtriser, particulièrement les médias diffusés sur ses terminaux. Après tout, c’est aussi en vendant du contenu qu’Apple gagne de l’argent.
Le Joojoo fait lui le pari de l’ouverture – le système s’appuie sur un noyau GNU/Linux – mais surtout celui de l’expérience Internet totale, comprendre que la prise en charge des pages Web, donc du Flash, est totale. Pour l’avoir eu en main pendant une petite heure, nous pouvons affirmer que c’est bien le cas, la puce de Nvidia est à même de décoder de la vidéo HD en streaming sans l’once d’un ralentissement (bandes-annonces d’Iron Man 2 et de Home de Yann Arthus-Bertrand.
Autre atout : la définition de l’écran est de 1 366 x 768, là encore supérieure à celle de l’iPad, permettant ainsi le visionnage de flux HD et l’affichage de pages Web dans leur intégralité (comme les portails de journaux).
Encore pas mal de choses à peaufiner
Plus grande que l’iPad, la tablette Joojoo est aussi plus lourde, un petit kilogramme en plus sur la balance. On n’a rien sans rien. Outre ce petit embonpoint, le Joojoo tel que nous l’avons manipulé, c’est-à-dire une version non finalisée, doit encore subir quelques améliorations.
La navigation est encore imparfaite, des éléments d’ergonomie manquent (avec le clavier virtuel, le bouton Entrée/Valider n’est disponible qu’avec les lettres ; quand on saisit des chiffres, il faut revenir aux lettres pour valider), les transitions d’affichage ne sont pas encore très fluides et on ne peut pas encore zoomer dans les pages.
Autres limites : la première version ne disposera pas d’emplacement 3G. Or le Joojoo, dépendant d’Internet même pour les applications, n’embarque que 4 Go de stockage. La 3G aura donc une importance cruciale dans son éventuel succès, un succès qui se vérifiera (ou pas) en France par le biais des opérateurs mobiles avec lesquels Fusion Garage est actuellement pourparlers…
On attend donc de pied ferme la version finale du Joojoo et on ne peut qu’être impressionné du travail réalisé par une petite équipe de quatorze personnes. Mais il faudra encore améliorer l’engin pour faire face au mastodonte Apple.