Le mois dernier, s'est tenu à Paris le 30ème salon du livre... Nombreux sont les blogueurs et lecteurs à s'y être rendus. J'ai décidé de passer mon tour cette année mais attends avec impatience la version 2011. Le salon du livre reste un haut lieu de rencontre ou de rendez vous, que ce soit pour les passionnés du livre ou pourquoi pas, les lecteurs plus occasionnels.
Mais ce salon divise les professionnels et la polémique n'est pas loin concernant le prix exhorbitant des stands qui empêche les plus petits éditeurs de participer à cette manifestation. Même Hachette a divisé par 9 la surface de son stand, réalisant 600 000 € d'économie, et d'autres groupe ont carrément boycotté le salon.
"Dans la foulée, le groupe Bayard, spécialisé dans la jeunesse, a - pour des raisons d'économie et parce que le Salon international du livre de jeunesse de Bologne se tient en même temps (du 23 au 26 mars) - décidé de passer son tour. Quant au groupe La Martinière, qui détient les éditions du Seuil, les Editions de l'Olivier, Métailié, il a aussi décidé de réduire la voilure de 30 %." (Le monde du 18/03)
Voici quelques avis de professionnels recueillis dans la presse, qui vous aideront peut-être à faire le vôtre :
Dans Point de Vue du 24 mars :
POUR, Françoise Nyssen, présidente du directoir d'Actes Sud
- Que pensez vous de la décision d'Hachette ?
"C'est vrai que les stands coûtent cher, il y a un côté marchand. Mais il faut rester constructifs. Nous avons essayé de transformer ce Salon en une fête du livre avec la complicité de libraires à qui nous confions notre stand depuis toujours". (PDV)" Le salon constitue un temps fort pour la médiatisation des livres". (le monde 18/03)
- A quoi ressemblerait le Salon idéal ?
" A chacun son boulot : c'est à l'organisateur d'y réfléchir. Peut-être faudrait il faire en sorte que tous les stands soient confiés à des libraires ?" (PDV)
- Que pensez vous d'un retour au Grand Palais ?
" Ce serait évidemment plus agréable ! Mais est-ce qu'on ne court pas le risque d'être plus élitiste ?(PDV)
POUR, Antoine Gallimard : "il est essentiel de conserver une manifestion qui célèbre la magie du livre physique, au moment même où le numérique est sur toutes les lèvres". (Le monde)
POUR, Jean Delas qui dirige l'Ecole des loisirs, il considère que "le Salon du livre n'est pas parfait, mais a au moins le mérite d'exister". (le monde)
POUR,Henri Causse, directeur commercial chez Minuit
"Trop grand public? Le public est-il si stupide? Pas rentable? Il est absurde de vouloir vendre des livres afin de rembourser son stand: c'est un investissement qui doit être pris dans un budget promotionnel.Mais on participe d'une communauté, et le Salon de Paris est essentiel pour les éditeurs plus modestes ou récents, qui ont besoin de visibilité, ainsi que pour les libraires qui viennent les découvrir. Alors oui, on perd peut-être de l'argent, c'est fatigant, etc., mais on fait partie d'un tout. Une partie des bénéfices du Salon va au SNE: sans salon, les cotisations des membres augmenteraient sans doute.» (Le courrier)
POUR, Valérie Guiter, attachée de presse des Editions Métailié
" On n'en attend ni publicité ni reconnaissance particulière, mais il est important d'y participer en tant qu'éditeur: nous y avons des rendez-vous et une relation directe avec nos lecteurs.» (Le courrier)
CONTRE, Jean Marc Robert, gérant et directeur éditorial des éditions Stock (groupe Hachette)
- Que pensez vous de la décision d'Hachette ?
"S'il veut continuer, le Salon doit cesser de rançonner les éditeurs, de les contraindre à faire des choses contre nature, comme vider les librairies. Tout le temps du Salon, elles sont désertes. C'est quand même paradoxal ! L'argent doit être dépenser pour envoyer les auteurs dans les librairies, les faire voyager." (PDV)
- Quelle a été la réaction de vos auteurs privés de Salon cette année ?
"Personne ne s'est plaint. C'est plutôt un soulagement." (PDV)
- A quoi devrait ressembler le Salon ?
"Il n'aurait de sens que s'il était confié aux libraires. Chaque libraire pourrait par exemple accueillir sa librairie idéale." (PDV)
- Etes-vous pour un retour au Grand Palais ?
"Qu'ils le fasse sur un banc, s'ils le veulent. Ce sont les gens qui comptent, pas les lieux." (PDV)
Propos recueilli par B.L
CONTRE, Gérard Berréby, directeur d'Allia et son assistante :
«C'était un investissement énorme en termes d'argent, de temps, d'organisation...Et qui n'avait pas d'impact
suffisant, ni pour l'éditeur ni pour les auteurs" (Le courrier).
CONTRE, Eugène Ebodé et écrivain français,
" ce Salon est à mes yeux le moins intéressant de France: on n'y rencontre pas vraiment le lecteur, mais le chaland. C'est le spectacle qui prime, non la littérature. Il faut être un écrivain exposé médiatiquement pour intéresser, avoir suffisamment dansé devant les lucarnes télévisuelles et cédé au spectaculaire. On est dans le registre promotionnel, pas dans celui des débats d'idées ou littéraires.» (Le courrier)
photo trouvée ICI
ET VOUS, QUEL EST VOTRE AVIS ????