A l’extrême droite du Père

En France, mardi 27 avril 2010, David Pujadas présentait sur France 2, l’émission "Les Infiltrès" consacrée ce soir à l’extrême droite catholique.

Le principe du reportage de l’émission "Les Infiltrès" est justement d’infiltrer sur le terrain un journaliste qui filmera et enregistrera les propos tenus à l’insu des personnes.
Cette méthode permet d’obtenir des résultats sur la réalité de groupes qui ont souvent un double langage, un devant les caméras et un réel, très différent.
Le reportage se passait à Bordeaux où le journaliste s’est infiltré pendant cinq mois au sein du mouvement d’extrême droite Dies Irae, et a partagé le quotidien de ses militants.
Le mouvement Dies Irae créé par Fabrice Sorlin, ancien candidat du Front National aux législatives de 2007 en Gironde, qui se présente comme un mouvement national et social est hébergé dans un local appartenant et situé sous l’église
Saint-Éloi, paroisse du mouvement catholique traditionaliste, et est soutenu par les prêtres de cette paroisse.
Les membres de Dies Irae sont tous catholiques.
Le reportage nous montre également dans la mouvance de Dies Irae, les prêtres dirigeant une école catholique hors contrat d’État, inculquant à leurs 85 élèves une véritable éducation catholique et néo-nazie où le Maréchal Pétain est un modèle, les SS vus comme une troupe d’élite.

Cette école dépend de l’Institut du Bon Pasteur, dirigé par l’abbé Philippe Laguérie.
Le reportage diffusé sur France 2 est terrifiant.
On est horrifié et on ressent un profond dégoût à entendre les commentaires, blagues ou discours d’une jeunesse se disant catholique et soutenue par des prêtres traditionalistes qui depuis la réintégration voulue par le pape Benoît XVI, font aujourd’hui partie de l’Église catholique romaine.
Dies Irae soutenu par les groupes catholiques intégristes via leurs sites Internet, hurle au complot, à la diffamation et à la déformation volontaire de la part de France 2. Mais les faits sont là.

On entend entre autres dans ce reportage hallucinant, des enfants de 12 ans entonner des chansons se moquant de l’Holocauste, citer des passages tronqués de l’Évangile en en appelant à la haine des Juifs, dessiner tranquillement des croix gammées, proclamer tout naturellement "I hate niggers", "Je hais les Nègres".
Même si à cet âge on peut croire que les enfants ne comprennent pas toujours toute la portée des propos qu’ils peuvent tenir, il s’agit là du résultat d’une véritable éducation néo-nazie donnée par cette école catholique.
On peut également entendre dans le reportage, un jeune homme affirmer que le jour venu, celui de la guerre contre les Musulmans, ce sont les femmes qu’il faudra "liquider" en premier, un autre s’exclamer que s'il le pouvait, il exterminerait tous les Musulmans en France, ou bien un autre encore traiter d’"enculés" les prêtres de la "messe moderne" dont il aimerait bien "éclater la tête".
C’est insoutenable.
Et bien sûr, à côté de cela, sont déversés les habituels discours sur le complot juif mondial ayant entre autres, selon ces néo-nazis, porté Nicolas Sarkozy au pouvoir via les banques juives américaines, les propos pseudo-scientifiques sur l’inégalité entre les races, ou bien les origines franc-maçonnes et satanistes du Concile Vatican II.
Mais de quels Évangiles se réclament donc ces catholiques, quelle est la foi et quels sont les principes évangéliques qu’ils ont reçus? Qu’a à voir toute cette haine, avec Jésus?
Mais le plus grave est qu’ils sont soutenus par une partie de l’Église catholique.
Ces extrémistes se préparent également par un entrainement militaire donné par des militaires de carrière, à la guerre civile. Leur but est de monter de tels groupes éduqués idéologiquement et militairement dans toute la France. Leur ennemi affirmé est la démocratie.
Ce reportage montre, s’il le fallait encore, les connections évidentes entre les catholiques issus du mouvement de Monseigneur Lefebvre et l’extrême droite nationaliste, antidémocrate, antisémite et islamophobe.
Derrière le discours policé de la Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X et de l’Institut du Bon Pasteur, se cache, tapie, la bête immonde.
En réintégrant ces intégristes fascistes au sein de l’Église catholique romaine, le pape Benoît XVI a fait rentrer les loups dans la bergerie. Volonté ou inconscience?
Seigneur, aide-nous à combattre le mal.