4/5 Ha Ha!
J’étais très fière quand je suis rentrée à la maison, mon contrat fraîchement signé s’agitant au nez et à la barbichette de Mr MonChéri, avec écrit tout noir sur le blanc:
« La dame travaillera les lundi, mardi, jeudi, vendredi. Le mercredi, elle est libre comme l’air pour vaquer à ses occupations bloguesques et autres. »
Même Elisabeth Badinter n’y trouverait rien à redire. (D’autant plus que mes lolos sont vides depuis belle lurette…)
4 jours, c’est suffisant pour s’impliquer à fond dans un boulot en femme activement en voie de libération. Les 3 jours restant font un contre poids idéal pour atteindre le sacro-saint équilibre vie de famille/vie pro. En toute (in)conscience, on choisit le mercredi pour profiter d’un après-midi avec ses petits.
Ecrit dans un contrat, y a pas à dire, ça le fait !
On y croirait presque à la panacée moderne de la femme/maman épanouie roucoulant dans une robe à fleurs le parfait bonheur au milieu de jolis enfants tout propres et souriants.
Mais, c’est de l’arnaque ! Un coup de pub pour réduire la dette du trou dans les chaussettes ! C’est tout juste bon à vous donner bonne conscience et à tourner BasicInstinctMaternel.
J’aurais dû me douter qu’il ne fallait jamais écouter ceux qui vous disent « profitez de vos enfants tant qu’ils sont petits ». Soit ils n’en ont jamais eus, soit les leurs sont tellement vieux que leur mémoire est en voie de disparition.
P’titGénieGentil: Dis MissChocolat, tu exagères. Ils sont adorables tes fifis.
MissChocolat: C’est pour ça que je témoigne. Pour sauver les mères des autres! Je n’ose même pas imaginer ce qu’elles doivent subir !
P’titGénieGentil: Heu, si je te comprends bien, tu vises un but préventif?
MissChocolat: Oui, je vote pour l’obligation de travailler uniquement le mercredi !
P’titGénieGentil: Mais qu’est ce qu’ils ont de si terrible les mercredis?
MissChocolat:
Tout commence le mardi soir, quand tu entends tes collègues te lancer, avec des sourires narquois: « Ah oui, c’est vrai, tu as congé demain ». En insistant sur le CON-gé. Ton pouls s’accélère. Tu essayes de leur rendre leurs sourires mais tu n’y arrives pas. Vite, tu fouilles dans ta boîte email une excuse pour faire 48h d’heures sup.
Mais le mercredi finit par arriver.
Le réveille sonne, tu n’arrives pas à te réveiller. Pourtant, il est ½ h plus tard que les autres jours. Tu voudrais refermer les yeux mais tu as une espèce de libellule rose qui te colle un biberon sous les paupières en criant: « Mon lait! On va à la garderie? On va au dîner chaud? »
Tu t’entends répondre d’une voix maternelle chaleureuse et enthousiaste: « Non ma chérie. On est mercredi. Je viens vous chercher à 11H30 »
La réponse fuse à te décorner les tympans: « Youpieeeee! Tu feras des crêpes ? Tu inviteras mes copines? On fera du gâteau? Allez dis,allez dis? »
C’est là qu’arrive le chéri fraîchement rasé: « Dis, mon amour (Quand il commence sa phrase comme ça, c’est mal barré:::) comme tu as congé, tu irais bien à la poste, à la banque. Tu téléphoneras au plombier, iras porter mon costard au pressing. Tu résoudras le mystère des disparitions de chaussettes. Tu parlementeras avec le martien qui est scotché sur la lune, résoudras le problème BHV, feras des faux papiers pour dire que j’ai les pieds plats et que je ne peux pas aller voter pour objection de conscience. Tu réduiras la dette du tiers de mon monde et, si tu as le temps, tu me prépareras un vrai repas, pour une fois… »
Un gros feutre noir surgit du fin fond de ton esprit et raye l’intitulé « temps libre pour écrire » sur la plage horaire 8h30-11H30.
11h30: Sortie de l’école. Tu arrives éreintée mais, à l’heure. Tu penses qu’ils vont te sauter au cou tes fifis, contents de te voir, toi, la mère qui les abandonne à la garderie tous les jours. Mais NON!
Le bonjour est, par un étrange glissement sémantique, remplacé par « Je peux… »
« Je peux aller sur la plaine de jeu, je peux inviter Machintrucchose, je peux tomber dans l’étang tout habillé, je peux avoir du ketchup avec mes chewing-gum ………..je peux, je peux,… »
Tu crois que c’est une question polie, que tes enfants sont bien élevés mais re-NON!
Ils oublient systématiquement le point d’interrogation! Si tu t’opposes à leurs requêtes, ils lancent leur bombe atomique, devant tous les parents regroupés « Oouiououiniiiiiii : Pour une fois que tu viens nous chercher à l’école! »
Le reste de l’après midi, tu le passes…dans ta voiture…une casquette de taxi-woman sur la tête, en rêvant à tes collègues qui ont la chance, eux, de ne pas être en congé…
P’titGénieGentil: Dis, je voulais justement passer à 4/5 de conscience, ça t’embête si je prends un autre jour ?
Quoi qu’il en soit, « Les autres jours…. On est parfois très content de les avoir… »
Pour des réflexions bien plus sérieuses sur le sujet, je vous conseille l’excellent blog de Gaëlle – En Aparté
Et vous? Z’arrivez à concilier toutes vos casquettes? C’est quoi votre p’tit truc ?