Londres se remet à étinceler. Après les très prometteurs Summer Camp nous ne pouvions ne pas vous parler du dernier projet solo d’un tout jeune (21 ans) artiste anglais, juste après le split de son ancien groupe indie pop les Videos Nasties. Harry Granger Howell puisque c’est de lui dont il est question sous ce délicieux pseudo fait partie de cette génération Ipod qui a grandi avec un casque sur les oreilles, pour le meilleur ou pour le pire. Combien de fois a-t-il du déambuler dans le vieux Carmen avec Neil Young ou Elliott Smith en stéréo ? Certainement beaucoup. Et aussi étonnant que cela puisse paraître, ce fou de musique n’en joue pas. Sur ces vingt minutes de guitares et d’orgues brouillons et sauvages, tout (ou presque) est informatisé. La pop en chambre à son paroxysme. Et c’est dur à croire mais d’une beauté rare.
Ca commence avec cet immense titre qu’est "Have your heart". Son orgue ecclésiastique qui suspend le temps, définitivement contre l’urgence, et qui ose s’aventurer dans de soyeux paysages urbains. La voix mixée au loin en donne un caractère encore plus solennel. Ce qui n’empêche pas le morceau de décoller par la suite. Difficile aussi de croire que le xylophone introductif de "Time" est artificiel tant il est étincelant. "I’m gonna take my time / I’m gonna take it all" chante Harry comme s’il allait crever. De l’émotion en barre. Un hymne à la solitude, avec un crescendo. Il est encore question de temporalité sur un "Waiting" encore une fois de toute beauté. Aussi bien le piano, que la voix. Enfin, quatrième roue du carrosse, l’instrumental "So low" qui ouvre vers une touche d’espoir.
En bref : intimes et personnels, atmosphériques et urbains, ces quatre premiers titres imposent le respect.
Son Myspace
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"Have a heart" :
Interview avec Harry Granger Howell :
Es-tu vraiment un solitaire en chambre ? Je veux dire, passes-tu plus de temps à l’intérieur ou à l’extérieur ?
Je dirais que j’ai passé beaucoup de temps enfermé à la maison pour enregistrer ces derniers mois, c’est vrai, mais je ne me qualifierais pas de solitaire, je continue à sortir de temps en temps quand même.
Est-ce que la ville de Londres a une influence sur ta musique ?
Oui définitivement ! C’est dur d’expliquer comment, mais je pense qu’être né ici et y avoir passé la plus grande partie de ma vie a forcément une influence sur moi. C’est une ville extraordinaire, pleine de gens géniaux, où il se passe toujours quelque-chose.
Dirais-tu que le split de ton ancien groupe est une bonne chose pour ta carrière ?
Je suppose que oui. Je suis triste que nous n’ayons pas continué à faire de la musique ensembles, mais si nous l’avions fait je n’aurais peut-être pas été inspiré pour faire ce que je fais aujourd’hui. Donc je pense que oui, c’est une bonne chose.
Dirais-tu que tu fais partie de la génération IPod ? Que penses-tu du fait de toujours avoir un casque sur les oreilles, même dans la rue ?
C’est sûr que j’écoute énormément de musique. Mais généralement seulement lorsque je voyage ou lorsque je suis seul. Ce n’est pas comme si je préférais écouter de la musique plutôt que trainer avec mes amis. J’aime juste trouver des bandes sons idéales pour traverser cette grande ville.
N’y a-t-il vraiment aucun instrument sur cet Ep ? Parce que ça sonne très instrumental… Quel est ton logiciel d’ailleurs ?
Oui j’ai tout fait sur ordinateur. Il y a juste une guitare et une basse dont je joue, mais comme mon ampli est cassé, c’est un son très artificiel puisque j’ai juste branché ma guitare et ma basse directement à l’ordinateur en utilisant un logiciel pour transformer le son comme je le voulais. Toutes les percussions et autres cordes sont fausses. Je les ai composées sur mon ordinateur plutôt que de les jouer live. Et j’utilise simplement une vieille version pourrie de Logic qui date de 5 ans déjà.
Ne joues-tu d’aucun instrument ?
Si un peu quand même. Je joue de la guitare depuis mes 12 ans, même si je n’ai jamais pris aucune leçon. J’ai toujours été autodidacte avec les instruments et j’ai aussi joué un peu de basse et de piano, mais pas très bien.
Merci.
"Waiting" :