Lors des récentes grèves dans les transports, j'ai été choqué par
le vocabulaire utilisé pour parler des usagers privés de leurs moyens
habituels de déplacement : OTAGES ...
Rendons aux mots leur signification et n'abusons pas de certains termes à n'importe quelle occasion.
INGRID BETENCOURT est OTAGE !
Otage des "Farc" depuis 5 ans et 9 MOIS dans la jungle colombienne, on
ne sait d'elle que peu de chose. Elle serait en vie. Des documents
semblent le prouver, la montrant dans un état d'extrême maigreur, les
mains croisées et enchaînées, tête baissée et apparemment très éprouvée.
Dans une lettre désespérée de 12 pages elle appelle au secours.
INGRID est OTAGE !
Le sort des usagers des transports, aussi pénible soit-il, nécessite-t-il un tel abus de langage.
Otages ?
Des otages, nous en avons connus aux heures les plus sombres de
notre histoire, leur vie a été le plus souvent abrégée par d'ignobles
bourreaux. Nous aurons, hélas, à en connaître d'autres.
De grâce, pas de surenchère médiatique. Ne confondons pas ce qui ne revêt pas du tout la même gravité.
Les abandonnés des quais de gare étaient, certes dans une situation non enviable, MAIS LEUR VIE N'ÉTAIT PAS MENACÉE !
La vie d'INGRID EST MENACÉE : C'est un OTAGE !