Comment ne pas se perdre dans le dédale d'une ville dont les rues ne portent pas d'autre nom qu'un chiffre? comme à New-York
J'en juge par la peine que j'éprouve à me retrouver dans la numérotation des rues de Lille encore innommées.
Parlez-moi de la rue des Quinze-piche-pots, à Claques, à Diables, Jeannette-à vaches, et autres aussi euphoniques, on sait tout de suite où les trouver.
Mais la rue 49, par exemple, où ça peut-il bien être?
Enfin, n'importe, elle est quelque part! Dans un passage peut-être inaperçu du procès verbal de la séance du Conseil Municipal de Lille du 15 septembre 1866, il est dit:"Considérant que les propriétaires dont les immeubles sont traversés par le tracé de la rue 49 ont consenti l'abandon gratuit des terrains à occuper, décide que les travaux de nivellement et de pavage seront entrepris immédiatement"
Je sais une rue dont les habitants vont être comblés du plus doux espoir en lisant cette décision: c'est la rue Charles de Muyssart.
Celle-là, au moins, depuis trois ans, n'est plus un numéro, je sais où elle est. Mais son titre ne l'a guère avancée il ne lui a guère procuré les avantages d'une rue municipale.
Ces travaux sont d'autant plus urgents que la Commission de salubrité a jugé devoir faire déguerpir quelques habitants...
Si elle doit demeurer comme elle est, il va lui falloir une kyrielle de noms: rue sans pavé, rue embourbée, rue aux mares et autres bêtises
Source, la gazette du Nord