Dans la séquence, on s’aperçoit qu’un débat sur les inégalités en France vole la vedette au livre.
Lorsque j’avais écrit mon premier article sur le sujet, je croyais être bien informée. Mais en fait, j’avais commis la même erreur que Disiz La Peste. J’ai cherché à analyser le format de l’émission et j’ai oublié de parler du livre. En fait, je ne l’avais même pas lu, je le confesse. Enfin, ça c’était jusqu’à la semaine passée. Le livre, je ne l’ai pas lu ni dévoré, je l’ai tout simplement dégusté.
L’histoire
“Les derniers de la rue Ponty” est l’histoire de Gabriel, un jeune homme qui dit être un ange. En quête de rédemption, Gabriel sillonne Dakar à la recherche de deux âmes à sauver. Il tombe d’abord sur Salie, une belle métisse bâtarde dont il s’éprend. Et puis très vite, il croise le regard désespéré d’Emma, une blanche qui noie sa peine dans le whisky.
Que dire du roman?
Très vite séduite
Je ne suis pas une lectrice facile, mais avec cette phrase je me suis vite laissée séduire.
J’ai souri. Pendant et après avoir lu Les derniers de la rue Ponty. Le livre m’a plue. Il m’a aussi énervé. C’était une sucrerie amère. Je croyais être la seule à avoir trouvé des similitudes entre et le film 7 vies (avec Will Smith) avant de tomber sur un commentaire laissé par un certain tismeANGOLANO sur le blog de Sérigne.
Sérigne? Oui, petite précision, le vrai nom de Disiz la Peste est Sérigne M’baye Gueye, et c’est sous ce nom qu’il choisit de publier son roman. Donc Sérigne, j’aime sa façon d’écrire. Certains grands esprits trouvent son style un peu simpliste, moi j’en ai marre des styles trop élaborés et dénués d’humanité. Sa plume n’est pas parfaite et certaines assertions et formules sont discutables. Mais parfois ça fait du bien de se sortir des livres à 1000 pages dont la logique est irréfutable mais irritante. Et puis ce n’est qu’un premier roman.
J’ai rencontré pas mal d’individus dont au moins un des parents est africain. Généralement aveuglés par la propagande des médias, certains d’entre eux vouent un tel mépris à l’Afrique que ç’en est affligeant. À l’inverse, je suis impressionnée par des métis comme Disiz qui, bien que nés et élevés hors d’Afrique par des parents non africains, sont fiers de parler de leurs origines. C’est cette quête identitaire similaire qui m’avait intriguée chez le président O’Bama.
J’aimerais en dire plus mais je ne vais pas faire comme ces gens qui vous gâchent le plaisir de voir un film en vous révélant son intrigue. Tout ce que je peux dire c’est que je me suis reconnue dans ce roman.
J’ai le pied en Amérique, la culture imbibée d’Europe et l’âme perdue quelque part en Afrique. Je suis perdue. Comme Gabriel. Comme Sérigne.
J’ai souvent du mal à expliquer mon instabilité culturelle, la raison d’être de mon blog. En fait, je ne l’explique pas. Quand je parle, on me regarde comme si j’étais folle. Quand je lis des livres comme celui là, je réalise que je ne suis pas seule dans mes délires. Sérigne a su couler l’encre de ma pensée. Disiz un Merci.