François présente sa candidature à la présidence et le projet du Mouvement démocrate
1er décembre 2007
Par Okan Germiyan
François Bayrou est en tribune, et vient expliquer pourquoi il est candidat à la présidence du nouveau Mouvement démocrate.
L’ensemble des congressistes présents viennent d’approuver quasi-unanimement les nouveaux statuts du Mouvement démocrate. L’ambiance est plus forte qu’hier pour le Congrès de l’UDF. Les congressistes y sont encore plus nombreux et on a l’impression de revivre l’un des grands meetings de François Bayrou durant la campagne présidentielle. En tribune, Didier Bariani, Bernard Lehideux, Jacqueline Gourault, Marielle de Sarnez, Nicole Rivoire, Corinne Lepage (qui a été vivement saluée par François Bayrou avant de prendre la parole), Jean-Luc Bennahmias, Jean Lassalle, Abdoulatifou Aly et Philippe Arnault.
François Bayrou entame son discours sur les institutions ; elles sont faites pour les femmes et les hommes ordinaires, mais le fait du Prince impose la "soumission et la servilité". François Bayrou réclame à nouveau le rééquilibrage des institutions républicaines et affirme qu’il ne votera pas ,en tant que député, de "fausses modifications" institutionnelles. En même temps, François Bayrou égratigne à nouveau ceux qui sont attirés par "l’odeur des maroquins" et, inversement, salue les femmes qu’il juge "plus courageuses dans leur engagement que les hommes."
François Bayrou estime ensuite que le Mouvement Démocrate doit faire émerger des citoyennes et des citoyens indépendants de toutes les influences. Il refuse la simple communication du pouvoir à destination des Français et réaffirme "qu’on est le parti de la vérité". À ce titre, François Bayrou se désole que les banlieues et la dette n’aient pas été abordées concrètement par le gouvernement ; la dette doit même être résolue de façon durable.
Le projet de société de François Bayrou comprend ainsi une question politique centrale : l’Occident européen avait cette idée que le progrès allait faire baisser les inégalités, mais c’est maintenant le contraire. François Bayrou prend pour exemple les 10% les plus riches des Américains ayant bénéficié des facilités fiscales ; d’après lui, ce phénomène se produit actuellement en France et l’argent devient un élément central dans la société française. L’inégalité est regardée comme "le meilleur moteur pour faire avancer une société". Cette idée, ce projet de société mis en avant par le président de la République, et qui revient non à résoudre les inégalités, mais à les favoriser, François Bayrou n’en veut pas.
Tonnerre d’applaudissements, la salle entière est debout. On a des frissons...
François Bayrou dénonce les puissances de l’argent, déjà favorisées fiscalement, alors qu’on demande en même temps à faire payer la redevance de la télévision aux personnes âgées. Tout cela ne représente en aucun cas le projet de société du Mouvement Démocrate. Celui du nouveau mouvement doit être un projet de justice et d’équité. De nouveau, de chauds applaudissements viennent interrompre le discours de François Bayrou.
Ce dernier ne veut pas non plus d’un État qui gère tout ou d’un président qui décide de tout et de façon solitaire. Le projet démocrate s’appuiera sur la société et en particulier sur les "multiples légitimités" qui la composent.
Les trois axes du Mouvement démocrate seront "trois R" :
Rassemblement
Renouvellement
Refondation démocratique
Le rassemblement est composé de femmes et d’hommes venus de différents partis, mais surtout qui sont venus de nulle part. Le rassemblement de François Bayrou se veut également exemplaire : chaque adhérent doit venir "avec ses bagages" et "être fier de son itinéraire".
Le renouvellement verra autant d’équipes nouvelles dans l’ensemble des villages et villes de France. "La vie démocratique se sclérose si ce sont les mêmes visages", rappelle François Bayrou. Nous sommes des entrants, "laissons les sortants à leur sortie !", lance-t-il sous de nouveaux vivats !
La refondation démocratique passe par le développement d’une vie et d’une réflexion démocratiques parmi les adhérents, notamment via Internet.
La fin du discours de François Bayrou provoque une très longue standing ovation des congressistes.
Vient ensuite le débat sur les banlieues, le Congrès du Mouvement démocrate se poursuit avec les interventions de Jean-Michel Cadiot, candidat aux législatives sur la circonscription de Sarcelles, et de son suppléant Ali Menzel, très ému de prendre la parole devant les milliers de congressistes.