En France, à Paris, samedi 23 avril 2010, une centaine de militants LGBT a manifesté près de l'ambassade du Vatican pour protester contre les propos du cardinal Tarcisio Bertone ayant honteusement amalgamé pédophilie et homosexualité.
Mais des catholiques intégristes d’extrême droite les attendaient sur place.
En effet, les militants LGBT parisiens ont répondu à l'appel de l'ILGA, l'association internationale LGBT, et d’Arcigay, le mouvement LGBT italien, demandant à tous les citoyens et aux associations du monde entier, de manifester contre la maltraitance des enfants et pour le soutien des victimes, devant les ambassades du Vatican (nonciatures apostoliques).
Dès 14h30, une centaine de membres de l'Inter LGBT, du MAG ou de SOS Homophobie, a afflué devant le Palais de Tokyo.
La Nonciature du Vatican est à une centaine de mètres, et devant ses grilles, une quarantaine de personnes les attendaient, prêtes à en découdre pour défendre le bâtiment.
Dès qu'il a été lancé, l'appel à manifester avait aussi été entendu par tous les groupes catholiques fascistes. Depuis plusieurs jours, les appels à contrer les manifestations et à "casser du pédé" avaient envahi leurs sites Internet.
Sur place, l'ambiance était très tendue.
Les deux groupes campaient sur leur territoire et s'observaient de loin.
Des policiers en civil et des CRS quadrillaient le quartier, la peur d'un dérapage semblait dans tous les esprits.
Même les militants d'Act Up et des Panthères Roses ne tenteront aucun coup d'éclat aujourd'hui. Un membre d’Act-Up dit "c'est trop dangereux".
A 15h, les militants LGBT figés derrière leurs banderoles, commencent à scander en chœur des slogans contre les déclarations homophobes de l’Église catholique romaine, "L'homophobie tue, non aux amalgames".
De temps à autre, quelques défenseurs du pape tentent une approche en solitaire.
Un militant de SOS Homophobie leur tend un sticker "L'homophobie tue" en rigolant, ils le refusent, presque poliment.
Mais subitement, le groupe qui était devant la Nonciature remonte l'avenue et marche en bloc vers le Palais de Tokyo. Ce sont surtout des hommes, plutôt jeunes, et seuls quelques uns ont le look néo-nazi.
Aussitôt, un cordon de CRS s'interpose et bloque leur avancée.
Commence alors un long face-à-face avec les militants LGBT.
Une vingtaine de mètres à peine séparent les deux groupes, contenus par des dizaines de CRS.
Les militants homosexuels ne faiblissent pas, huent et martèlent leurs slogans.
En face, les provocations et les injures se multiplient.
Le poing levé, ils hurlent "Pas de défilé pour les enfilés", "Nous sommes tous des enfants d'hétéros" ou "Pédé, foutez-nous la paix".
Les militants LGBT sont plus affligés qu'impressionnés par la violence et la haine de ces fascistes.
L'un d’eux déclare "J'ai fait la première Gay Pride de Moscou, c'était bien pire que ça".
Après une vingtaine de minutes, les partisans du pape regagnent le trottoir de la Nonciature.
Ils crient toujours quelques insultes.
Des manifestants LGBT s'en amusent et répondent en chœur "fachos dégonflés".
Mais par peur d'une éventuelle agression, la Police ne laisse personne partir. C'est en groupe et sous escorte que les militants regagneront le métro.
Vu le déchaînement de haine des dernières semaines, on pouvait s’attendre à pire.
En effet les catholiques homophobes d’extrême droite s’organisent via leurs sites Internet.
Ces sites Internet véhiculent mensonges, haine, appel au rejet et justification de la violence.
On pourrait croire être revenu au début des années 30 quand les nazis commençaient à révéler leur vraie nature.
Soyons vigilants et répondons sans faiblir pour défendre la Liberté, l’Égalité et la Fraternité.
Seigneur, défends-nous contre la haine.