Les Etats-Unis sont la plus grande menace apparente pour l'Armée Populaire de Libération, a déclaré dimanche un haut stratège militaire chinois, confirmant ainsi les remarques faites à un groupe de hauts responsables américains en visite.
Le vice-amiral Yang Yi, ancien directeur des études stratégiques à l'Université Nationale de la Défense de l'Armée Populaire de Libération, s'est exprimé ainsi jeudi dernier en s'adressant aux délégués du government Executive Global Leadership Course sino-américain.
L'Amiral Yang a déclaré que les Etats-Unis étaient le seul pays capable de menacer les intérêts de la sécurité nationale de la Chine d'une manière globale, en réponse à une question lui demandant où l'APL voyait la plus grande menace pour elle.
« C'est à la fois une plaisanterie, et ce n'en est également pas une », a-t-il dit.
L'amiral Yang a également précisé que les frictions qui existent au sujet des relations trans-détroit sont les plus susceptibles de provoquer une guerre nucléaire sino-américaine.
Le Japon n'en a pas la capacité, la Russie n'en a pas l'intention, et l'Inde est plus inquiète au sujet de la Chine, a expliqué l'Amiral Yang.
Il a déclaré que Beijing souhaitait maintenir et développer une relation stable et saine avec Washington, mais qu'elle avait aussi besoin de faire les préparatifs nécessaires pour faire face à toute menace et toute pression possible.
« Fort heureusement, les risques d'une confrontation entre la Chine et les Etats-Unis décroissent, du fait du relâchement de la tension au sujet de la question taiwanaise », a ajouté l'Amiral Yang.
Il a déclaré que la question taiwanaise serait résolue plutôt politiquement que militairement, ajoutant que les relations trans-détroit deviendraient encore plus stables et sûres si elles continuaient à se développer positivement comme maintenant sur les cinq à dix années qui viennent.
S'exprimant sur les ventes d'armes à Taïwan, l'Amiral Yang a répondu : « Ces armes nous appartiendront, tôt ou tard ».
Le groupe américain, composé de 17 personnes, comprenait des responsables de services américains comme la NASA (l'agence spatiale américaine), le Département de la Défense et la Commission de régulation nucléaire.
C'était la première fois que Washington envoyait des responsables gouvernementaux de ce niveau à Beijing pour discuter avec leur homologues chinois dans le cadre d'un dialogue pédagogique comparatif.
Sun Zhe, directeur du Centre pour les relations sino-américaines de l'Université Tsinghua, qui avait organisé ce programme il y a deux ans, a dit que l'amiral Yang avait répondu aux questions avec franchise.
« Un responsable de l'US Navy chargé du renseignement a posé une question, et l'Amiral Yang a répondu qu'il en allait de même pour la Chine au sujet des Etats-Unis », a dit M. Sun, ajoutant qu'il était très rare que des officiers de marine des deux bords d'échanger leurs vues de manière aussi directe.
D'après M. Sun, cette communication franche n'avait pas pour but de menacer qui que ce soit, mais qu'au contraire elle aiderait les deux pays à éviter de méjuger l'autre d'un point de vue stratégique.
D'après lui, l'attitude ferme des responsables navals chinois permettra à Washington de mieux comprendre la position de Beijing sur la question taiwanaise.
Ce programme, d'une durée de près d'une semaine, s'est achevé vendredi, et les responsables américains sont partis dès le lendemain.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne
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