Lourd tribut de la presse
Mme Malika Farah semble avoir mis un pli sur sa vie depuis seize ans déjà ! La mort avait arraché Ziane son époux et le père de ses trois enfants au bas de l’immeuble où ils habitaient à la cité du 24 février, plus connue sous le nom de Mille logements. Un chiffre anonyme et un journaliste, un père, un mari qui part dans l’anonymat dans cette journée du 19 octobre de l’année 1994. Qu’en reste-t-il ? Bouhidel, Aliou-Salah, Benachour, Lakehal, Bouhachek, martyrs de la corporation des journalistes ayant habité la wilaya de Blida, ont laissé des familles éplorées, des enfants orphelins. Madame Farah a eu à supporter seule l’éducation de ses enfants aujourd’hui des hommes âgés de plus de 20 ans. Quel est le poids de ces années passées seuls ?
Fière et au port digne, la veuve reproche tout de même à l’Etat de ne pas s’être suffisamment penché sur le sort des enfants de martyrs du pays : « Nous avons été également parmi celles et ceux qui ont sauvé la république ! » Et tout de suite après, le silence de la veuve… Plus rien n’en sera tiré.En cette journée du 3 mai, symbole de la liberté d’expression, un hommage modeste à tous ces confrères.