Terme est mis à la mission Leterme. Le "formateur" a, au bout du compte, plus déformer la Belgique que former un gouvernement fédéralsuceptible de la sauver d'une implosion annoncée... Terminus pour le train de l'impuissance, des négociations stériles et des manoeuvre politiciennes dangeresues! Yves Leterme, qui avait pour mission de former le prochain gouvernement fédéral belge, a décidé de renoncer à ses fonctions, aujourd'hui, en raison du blocage avec les partis francophones. Le roi Albert II a accepté la démission de M. Leterme, qui aggrave un peu plus la crise politique que traverse la Belgique, sans gouvernement depuis près de six mois.
M. Leterme a précisé qu'il restait "disposé à travailler" à la recherche de solutions pour l'avenir."Les dernières semaines et mois, j'ai fait tout ce qui était possible pour mener cette tâche à bon port. Malheureusement, cela n'a pas été possible. Je constate qu'il n'a pas été possible de trouver des accords clairs entre tous les partis à la table des négociations sur le contenu de ces réformes. J'estime qu'il n'est pas sérieux de continuer sans ces accords clairs".
Yves Leterme avait adressé, vendredi, un ultimatum aux partis avec lesquels il tentait de former une coalition. Il leur avait posé trois questions, pour lesquelles il disait attendre, pour samedi, une réponse par "oui" ou par "non". Les interrogations portaient sur le cadre d'une future négociation institutionnelle, sur la possibilité d'un octroi par les régions d'incitations fiscales aux entreprises et sur les majorités nécessaires pour accroître l'autonomie des régions.
A la demande d'une plus grande autonomie pour les Flamands par rapport aux francophones, le premier des partis francophones, le MR (libéral), avait répondu par un oui ambigu. Le deuxième, la formation chrétienne-démocrate CDH, avait peu ou prou refusé toute nouvelle concession en la matière. Le porte-parole d'Yves Leterme a d'ailleurs rendu le CDH responsable de la crise, en estimant qu'il avait été le seul à répondre par la négative. Les partis francophones, qui soupçonnaient M. Leterme de vouloir rejeter sur eux la responsabilité d'un éventuel échec, ont rappelé que c'est l'aile nationaliste du parti de M. Leterme qui avait, il y a quelques jours, torpillé sa mission.
C'est la deuxième fois qu'Yves Leterme quitte ses fonctions. Il avait déjà renoncé le 23 août à son rôle de "formateur", après plusieurs semaines de négociations tendues avec les francophones. Fin septembre, le roi lui avait alors donné une seconde chance, faute d'alternative. Le souverain des Belges doit maintenant décider de la marche à suivre : redonner une nouvelle chance à Yves Leterme, dont le parti avait remporté les élections de juin, ou désigner une nouvelle personnalité pour tenter de former un gouvernement.
Selon un scénario évoqué par la presse belge, l'équipe gouvernementale sortante, qui allie libéraux et socialistes et s'occupe des affaires courantes, pourrait être élargie et maintenue au pouvoir. Elle resterait alors en place jusqu'à des élections régionales de 2009.
- Biographie d'Yves Leterme (wikipédia)
- Histoire de la Belgique
- Carte des régions de Belgique
- La Belgique sur le site du ministère des Affaires étrangères
- Les partis politiques belges
- Belgique : quel gouvernement?
- La monarchie belge