Lu sur « La dette de la France », le blog de Philippe Herlin :
La crise grecque est encore loin d’être résolue que déjà le Portugal se rappelle à notre bon souvenir, même si l’on savait depuis longtemps qu’il serait le prochain sur la liste. Comme pour la Grèce, son plan de rigueur ne convainc pas les marchés, il consiste en un gel des salaires des fonctionnaires pendant quatre ans, le remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, la suppression ou le plafonnement d’aides sociales et de déductions fiscales (tiens, le même programme qu’en France, qui donne des résultats à peu près nuls). Bon point cependant par rapport à la Grèce, les autorités ont l’air plus conscientes de la nature du problème, comme en témoigne Paulo Mota Pinto, le président de la Commission parlementaire des finances : « Le grand problème n’est pas financier, mais économique. Nous n’avons pas profité de l’entrée dans l’Union européenne pour gagner en compétitivité. Les coûts salariaux ont augmenté plus vite que la productivité. C’est ça l’erreur, pas l’entrée dans l’euro ». Bien vu, c’est la même chose en Grèce, en Espagne, en Italie, et en France bien entendu (et à l’inverse de l’Allemagne précisément). C’est d’abord la productivité et la croissance qu’il faut restaurer, plutôt que de se cantonner à un discours comptable d’autopersuasion, avant d’être mis à terre par les marchés. C’est sur ce point là qu’il faudrait agir, dès maintenant, parce que lorsque que les marchés se défieront des bons du Trésor de ces pays, il sera trop tard.