Variation de plans colorés délimités entre eux par un encadrement noir, jamais de lignes courbes ni d'autres couleurs que le rouge, le jaune et le bleu sur fond blanc, importance de l'angle droit, et vous me dites Piet Mondrian.
Ajouter quelques blocs, des mini pavés sur les axes jaunes interrompus par des carrés gris pâle et voici la toile "Broadway Boogie Woogie" (1942-1943) faisant partie des dernières œuvres qu'il va peindre.
Semblable au plan quadrillé des villes américaines, nous sommes à Broadway, les axes jaunes suggérant les artères trépidantes de la ville avec la grouillante circulation des véhicules et des piétons tandis que les couleurs figurent le scintillement des lumières et le clignotement des néons publicitaires.
Impulsions chromatiques, rythme jazzy et syncopé, cela m'a renvoyé à des travaux du photographe Bailly-Maître-Grand dont sa série sur les Fourmis (2002) présente les mêmes aspects frénétiques et syncopés...
"Dénaturaliser, c'est abstraire. Par l'abstraction, on obtient l'expression pure abstraite. Dénaturaliser, c'est approfondir" (1).
(1) Propos de Mondrian