Fred Augagneur: «Je me refuse à intervenir»
Le président du comité de la Loire d'athlétisme prend fermement position sur la non-qualification de Saïd Berioui, quitte à faire grincer quelques dents
Nous avons relaté les déboires de Saïd Berioui qui, pour des raisons de délais de naturalisation, ne pourra participer aux prochains championnats d'Europe de cross-country. Le président du comité de la Loire d'athlétisme M. Frédéric Augagneur a souhaité réagir ; voici les propos qu'il tenait hier sur cette affaire : « Je n'ai rien contre Saïd Berioui qui est un garçon charmant mais je suis désolé qu'il ne connaisse pas un règlement qui le concerne particulièrement. Et je suis surpris que l'entraîneur fédéral ne l'ait pas informé. Plus généralement, la réglementation en la matière est relativement souple par rapport à d'autres sports, le foot par exemple. Je ne suis pas favorable au principe même de la dérogation ; des dérogations, il y en a eu, mais cela conduit à des abus et des problèmes, sur la formation entre autres, même si cela commence à se calmer.
Et ce n'est pas nouveau : Driss Maazouzi n'avait pas pu participer aux championnats d'Europe sur piste en 98 pour les mêmes raisons. Je me refuse à intervenir dans cette affaire, je n'ai rien contre l'athlète, mais c'est sur le principe et ce serait un autre, ce serait pareil. Cette année aux championnats d'Europe de cross, l'équipe de France sera composée à 75 % d'athlètes naturalisés ; c'est un phénomène qui touche principalement le fond et le demi-fond. Du coup, les jeunes sont bloqués, voire dégoûtés. Cela devient un problème et ça rejaillit sur la politique de formation des clubs. »
Recueillis par Philippe Décot