L’agglomération de Strasbourg s’est lancée lundi dans une expérience à grande échelle inédite en Europe : pendant trois ans vont y être testées une centaine de voitures hybrides avec un moteur électrique rechargeable sur une simple prise de courant ce qui réduit considérablement leurs émissions de gaz à effet de serre.
Une ville toute électrique
Près de la moitié des prototypes européens vont être testés pendant trois ans à Strasbourg, ville pilote pour les essais grandeur nature des voitures électriques. Pour ce projet dédié aux Véhicules Hybrides Rechargeables, Schneider Electric a fourni 135 bornes de recharge, installées sur les parkings des entreprises partenaires et au domicile des particuliers engagés dans l’expérimentation strasbourgeoise. La mise en œuvre et la maintenance de ces infrastructures sont réalisées par l’entreprise alsacienne Samep, spécialisée dans la mise en œuvre d’équipements de gestion de l’énergie et de vidéosurveillance.
Un test grandeur nature
Le projet VHR Strasbourg constitue une expérimentation capitale pour tester, en conditions réelles, l’utilisation des bornes de recharge. L’instrumentation des bornes permettra d’enregistrer les usages et fournira ainsi des données clés pour mieux comprendre les besoins afin d’offrir au marché les solutions les plus efficaces. « Tout le monde n’est pas encore convaincu, mais nous voulons montrer l’efficacité du système », a souligné lundi Cyriacus Bleijs, conseiller technique chez EDF. Ces solutions d’infrastructures garantissent une recharge en toute sécurité. Elles optimisent la puissance de charge en fonction des besoins du véhicule connecté et de la puissance disponible sur le réseau électrique. Les bornes peuvent informer l’usager, par télécommunication, sur leur disponibilité et l’avancement de la charge. Une fois la recharge réalisée, elles peuvent ainsi en avertir le propriétaire du véhicule par SMS. Compatibles « smart grid », ces bornes pourront, à l’avenir, identifier les sources d’énergies renouvelables disponibles sur le réseau et en privilégier l’usage au moment de la charge du véhicule.
Les défis de la mobilité durable
Toyota teste sa Prius hybride rechargeable. A la différence du modèle classique, dont les batteries ne se rechargent que lorsque le véhicule roule en mode « essence », celle en test à Strasbourg peut se recharger en 1H30 sur une borne dédiée ou une simple prise électrique. Son autonomie en mode uniquement électrique et donc silencieux est alors d’une vingtaine de kilomètres. Lorsque la batterie est vide, ou que la voiture dépasse les 100 km/h, le moteur à essence prend le relais, et le véhicule fonctionne alors en mode hybride « Ce système va ouvrir une nouvelle ère dans le domaine de la mobilité : aujourd’hui, nous avons l’habitude de faire le plein à la station-service, demain on fera le plein chez soi ou sur son lieu de travail », explique Emmanuel Rouède, de la Communauté urbaine de Strasbourg
L’avis Sequovia
Top départ pour le véhicule électrique en France en 2010 ? Tout semble à croire que oui puisque le gouvernement vient de lancer sa première grande commande groupée de 50 000 véhicules électriques. 55% des trajets quotidiens font moins de 10 km et 75% moins de 20 km.La voiture électrique prend t-elle enfin son essor ? Avec une voiture électrique qui affiche un bilan carbone moyen de 59 g de CO2 émis au kilomètre. C’est moins de la moitié des émissions moyennes des véhicules neufs vendus en France en 2009.
Mais, pour que la voiture tout électrique « démarre » vraiment, elle doit devenir un produit de masse afin d’en abaisser le prix à l’achat. D’où l’importance des incitations financières dès l’achat.
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Claire Nobilet Développement durable