De Nick Flynn,
éd. Folio, 400 p.
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1984. Nick Flynn commence à bosser avec les sans-abri et sans repère à Boston au Pine stress Inn. Pas facile de voir ces corps délabrés par le pire de la vie et de veiller à leur survie. Il nous peint cette Cage où sont distribués les tickets de nuitée, la douche, le dortoir,…
Nick est passé par toutes ces salles de garde-fou. Pas facile. Encore moins quand l’épave qu’il rencontre est celle de son père, sa chair meurtrie qu’il n’a jamais connue jusqu’alors. Pour recoller les morceaux et remplacer cette si longue absence, ils vont se parler de ce qui était hier, du passé en somme qui a fait ce qu’ils sont, de l’un et de l’autre côté de la rue. Pour ce père, c’est une vie en gribouillis qui se dessine : écrivain tâtonnant qui a surtout tâtonné l’alcool puis les délits puis la prison, ou le pénitencier -c’est plus littéraire-. Le parcours du pater en dit long sur son errance et son inexistence : 30 ans d’alcoolisme pour finir à Boston, SDF. Il y a dans le récit de Flynn les deux faces d’une destinée : la cadence d’un fils altruiste, la décadence d’un père égoïste, mythomane mais surtout toujours misérable. Le fils va recoller tous ces bouts de souvenirs éparpillés en marge comme l’ombre de son père, à coup de plume salvatrice, rageuse mais finalement nécessaire.