En mai 2009, Valérie Pécresse, ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche misait sur les nanotechnologies ici, avec la présentation du plan Nano-Innov de 70 millions d’euros visant développer des pôles R&D, dévolus aux nanomatériaux, au sein d’entreprises. Selon la ministre, la France n’était pas en retard sur la recherche pure, mais plus sur sa valorisation. En effet, en 2006, avec 5,6 % des publications mondiales en nanosciences et nanotechnologies, notre pays se plaçait en cinquième position, derrière les États-Unis, le Japon, la Chine et l'Allemagne. En revanche, dans le même temps moins de 2 % des brevets mondiaux étaient déposés par des chercheurs ou des industriels français… « Ce qui traduit la difficulté qu'il y a en France à transformer ces recherches de très haut niveau en réussites industrielles, et donc en emplois et en croissance ». Pour y remédier, Valérie Pécresse souhaitait donc mettre l'accent sur la valorisation mais tout en créant un «continuum harmonieux entre recherche fondamentale et recherche appliquée». Pour ce faire, elle a installé un comité de pilotage composé de trois collèges (scientifique, technologique, industriels).
Il est indéniable que ces nanomatériaux, plus légers, plus résistants et meilleurs marché offrent des applications multiples : informatique, technologies de la communication, production et maîtrise de l'énergie, biotechnologies, médecine… Comme la mise au point d’implants biocompatibles pour traiter des maladies métaboliques comme le diabète ou des vecteurs de médicaments capables de viser spécifiquement les « organes cibles » ou les tumeurs. Mais il semblerait que le sujet soit plus que polémique. On l’a vu précédemment là avec l’annulation des dernières conférences qui devaient se tenir dans toute le France pour un grand débat national sur les nanotechnologies, à cause d’un trop grand chahut et quelques dérapages. La dernière séance notamment qui devait se tenir à la cité des sciences et de l’industrie le 23 février dernier ici n’a pût avoir lieu. Des mises en garde ont même été clairement établies sur ces nouveaux « nano » matériaux là.
A présent le sujet semble de plus en plus controversé et Valérie Pécresse regrette que l’on soit passé d’un principe de précaution à un principe de suspicion, qui ne permet pas selon elle aux scientifiques d’effectuer sereinement leurs recherches. Elle rappelle les avancées possible grâce aux nanotechnologies en mettant notamment en avant dans une interview accordée au Figaro ici les travaux du Pr Patrick Couvreur de l’Université d'Orsay, dont l'équipe étudie l'exploitation de ces particules « pour cibler précisément les cellules malades et ainsi décupler l'effet des traitements, et en réduire les désagréments » et dont les premiers résultats sur le cancer et le sida sont extrêmement prometteurs. Sujet sensible à suivre donc …
Pour aller plus loin : Autres articles ici, ici, ici, là et là. Plan Nano-Innov ici et là et appel à projets de l'ANR là. « Nanosciences et nanotechnologies : quelles limites ? quelle éthique ? » ici. Nanosciences + nanotechno_et_ethique + nanotechnologie.