L'UDF est morte
Par http://laurent.trupin.over-blog.com
Ce n'est pas tous les jours qu'on assiste à la disparition d'un parti qui a été celui d'un président de la République, de nombreux ministres et élus et dans lequel un sixième des Français se
reconnaissait !
c'est pourtant ce que nous avons vécu hier soir au centre des expositions de Villepinte : les centaines de délégués venus de toute la France ont massivement approuvés la fusion de l'UDF dans le
Mouvement Démocrate. Il s'agit bien d'une révolution, et ce pour trois raisons essentielles :
1- le MoDem n'est pas l'UDF avec des habits neufs : l'UDF avait été créée dans un contexte de guerre froide et d'opposition droite / gauche marquée, pour fédérer un pôle de centre droit, capable à
la fois de faire contre-poids au gaullisme et d'élargir sa base vers des électeurs du centre gauche hostiles au programme commun de la gauche avec le PC. Le MoDem surgit alors que le clivage droite
/ gauche n'a plus de sens concret réel, ses adhérents sont majoritairement des "nouveaux" en politique et les conceptions qu'il défend sont proches des idéaux gaullistes d'origine.
2- L'UDF était un parti dit "de notables", expression qui a le don d'irriter un grand nombre de ses membres, qui ne se reconnaissent pas dans l'appellation... mais il faut bien reconnaître qu'elle
se caractérisait par un grand nombre d'élus à tous les niveaux et relativement peu de militants. Le MoDem c'est exactement l'inverse : un parti "de masse", 48.000 militants à jour de leur
cotisation / une poignée d'élus nationaux ! En d'autres termes, un parti à construire depuis sa base, alors que l'UDF avait été bâtie par les Etats Majors des formations qu'elle
regroupait.
3- Les débats d'hier soir ont montré la vitalité de la démocratie interne au parti : pendant plusieurs heures, la motion de fusion a été discutée au mot près avec la salle. Mais ce qui m'a
réellement marqué c'est l'enthousiasme collectif à aller de l'avant. On nous prédisait des combats d'arrière garde fratricides, des attaques personnelles... On a vu, au contraire, un Jean Arthuis
(président de la Commission des finances au Sénat) défendre une position moins ambitieuse, puis se rallier sous les applaudissements à la motion la plus dynamique ; Michel Mercier (président
du groupe Union Centriste au Sénat) rappeler que l'orsqu'il avait adhéré au MRP - les lecteurs historiens mettrront une date :-) on lui avait dit "vous êtes nouveau, on n'a pas besoin de vous" et
qu'il ne voulait surtout pas reproduire cela avec la masse des adhérents MoDem... Clairement, pour 90 % de la salle, cette transformation de l'UDF en MoDem est non seulement une nécessité, mais une
perspective enthousiasmante, qui apporte un projet, des valeurs, un vecteur, à des Français déjà désabusés par l'Hyper président et toujours pas convaincus par le PS ! A suivre...
Et puis, quand même, un sourire pour notre campagne colombienne : en marge du congrès, j'ai pu discuter avec Jean Luc Benhamias, leader historique des Verts, aujourd'hui au MoDem et probable
candidat à Marseille. face à la pipolisation illuminée de la vie politique de Colombes, il m'a promis de nous "donner un coup de main" dans la campagne .