Au XIIème siècle vivait le bonze Myoe brillant intellectuel et grand voyageur (c'est lui qui ramena la culture du thé au Japon). Il est sans doute le premier mangaka, bien avant Hokusaï. De son oeuvre ne restent que 12 rouleaux de dessins où il donna libre cours à son talent de dessinateur dans une satire des moeurs de la cour, raillant les grands seigneurs en les caricaturant sous forme d'animaux pour éviter la censure impériale. On remarque au passage la similitude avec La Fontaine, qui avait utilisé le même système pour sa critique sociale de la France du XVIIIème siècle. On dit de Myoe qu'il était d'une grande beauté. Très courtisé par les femmes, mais ayant fait voeu de chasteté, il décida un matin de se couper l'oreille gauche pour s'enlaidir à jamais. Le temple de Kozanji dans lequel il vivait est aujourd'hui bien national dans la région de Shimonoseki mais il a été rebâti et n'est plus dans l'état initial.