Lu par 2318 visiteurs web
La nouvelle assemblée hongroise (valasztas.hu)
C'est ce que voulait la majorité des électeurs hongrois et c'est ce qu'ils vont avoir pendant les 4 prochaines années, un gouvernement fort qui n'aura besoin d'aucunes négociations avec d'autres partis pour faire voter ou rectifier des lois. Cela tombe bien, il semble manifeste que les Hongrois sont fatigués des concessions, querelles et autres compromis politiques dont ils se sentent victimes. Un sondage publié entre les deux tours, montre que 72% d'entre eux sont satisfaits de la victoire du Fidesz et de son leadership unique. De nombreuses analyses politico-historiques montrant un parallèle entre notre époque et l'Entre-deux-guerres du régent Horthy ont été publiées s'appuyant sur cette volonté populaire d'être dirigée par une autorité politique forte.
Sur un parlement constitué de 386 sièges, le Fidesz en remporte 263 sièges, alors que la majorité des deux tiers est de 258, soit 5 sièges en plus. L'extrême droite avec le Jobbik confirme son entrée au parlement avec 47 élus, s'établissant ainsi comme la troisième force de l'échiquier politique, juste derrière les socialistes du MSZP, qui eux passent de 43,21% à 19,30% ce qui correspond à 59 sièges contre 186 dans la précédente législature. Le 4e parti représenté au parlement est le tout nouveau LMP représentant la gauche écologiste avec 16 députés.
La victoire était acquise, et c'est peut-être pour cela que les électeurs hongrois ont été un peu moins nombreux à se rendre aux urnes ce dimanche (44,17%).
Dès 21h, le futur chef du gouvernement hongrois s'est exprimé toujours de son QG budapestois. En 15 mn, Viktor Orban a exprimé sa satisfaction : "Aujourd'hui, une révolution a eu lieu dans les isoloirs". "Les Hongrois ont prouvé qu'on a raison de croire dans la démocratie parce que (...) nous pouvons accomplir les changements de grande envergure qu'autrefois seules les révolutions permettaient".
Toutefois, l'enthousiasme et les promesses de Viktor Orban vont vite se trouver confronter à une certaine réalité économique et financière et les négociations qu'il envisage déjà pour revoir le taux d'endettement du pays risquent de ne pas être faciles. La marge de manœuvre acquise en politique intérieure risque de ne pas être la même dans le cadre de négociations internationales et les grandes déclarations faites durant la campagne risquent d'achopper sur les réalités socio-économiques... comme souvent. Pour l'heure, le Fidesz propose - certainement avec une part de provocation - de revoir les lois électorales afin de réduire le nombre des élus et celles sur les médias au grand dam des socialistes inquiets pour la liberté de la presse. Propositions pratiques et éminemment populistes, et qui surtout n'entameront pas le budget.
Par Cécile Vrain - Nombre de lectures web de cet article (hors podcasts, smartphones et tablettes): 2318 fois - Contenu mis à jour le 27/04/2010
Autres articles dans la même rubrique ou dossier: