Candide ou optimiste ? par Lady Pénélope

Publié le 27 avril 2010 par Orange Mecanique & Lady Penelope

La lecture, qu’il s’agisse de blogs, magazines, articles de presse, SMS ou autre statuts facebookiens est bien souvent source de découvertes linguistiques savoureuses.
Jeux de mots plus ou moins réussis se disputent le première place avec les néologismes (volontaires ou non). Les perles du bac, dès qu’elles sont livrées au public, réjouissent les amateurs tant par leur diversité que par leur richesse, toujours renouvelée. Mon best pour le millésime 2009, «le bouquet de misère» : comprendre «bouc émissaire», joli non ?
Mais, sérieusement, sans vouloir tomber dans un extrémisme de mauvais aloi, force est de constater que la pratique maîtrisée du français courant relève de l’exception. Qui n’a pas reçu de lettre de motivation, émanant d’un postulant dit «à fort potentiel» dont la série de diplôme ferait pâlir un général de l’armée russe et dont la lettre de motivation semblait rédigée par son petit dernier , tout juste frais émoulu d’un CP brillamment validé ? Devant la masse de candidatures, il semble que «le français courant», soit aujourd’hui devenu signe de valeur ajoutée aux compétences présupposées. C’est là que le bât blesse…
Je me souviens d’un temps, pas très éloigné mais que j’espère néanmoins que les moins de 20 ans connaissent encore, lors duquel l’association sujet + verbe + complément ne relevait pas encore de l’équation à trois inconnues. Où Bled, Bescherelle, Grevisse, Larousse et autres Robert étaient à juste titre considérés comme le passage (un peu) rébarbatif parfois mais en tous cas obligé pour acquérir «le minimum en dessous duquel on ne doit pas descendre» comme disaient à juste titre mes grands-parents.


J’ai récemment découvert la Certification Voltaire. Kézako ? Là où le TOEFL («test standardisé payant qui vise à évaluer l’aptitude à utiliser et comprendre la langue anglaise dans un contexte universitaire pour ceux dont ce n’est pas la langue maternelle» : merci Wikipédia) permet à un français anglophone de se prévaloir d’un niveau reconnu officiellement, il existe désormais son équivalent franco-français. Précisons que la plupart des postulants sont, eux de langue maternelle française. Je m’explique : il s’agit de passer un test, validé par des professionnels et qui donne lieu à un certificat, afin de justifier d’une pratique maîtrisée en français. L’évaluation se fait sur 1000 points, sachant que 300 qualifie «un candidat qui n’aura pas de difficultés majeures à rédiger un texte simple». Coachs en orthographe et autres formations existent pour qui cherche à retrouver le chemin de la grammaire, de la sémantique et pourquoi pas de la syntaxe. Soyons fous.
Je ne conteste en rien la validité d’une telle démarche et nul n'est à l'abri d'une erreur occasionnelle. Il semble cependant surprenant de devoir en arriver à ces extrémités alors qu’il semblait jusqu’ici que l’enseignement scolaire et ses balises diplômantes, était censé veiller au bon apprentissage de la langue. La faute aux SMS, aux emails, aux vérificateurs d’orthographe ?
Toujours est-il que la notion, ringarde jusqu’il y a peu, du «bien dire, bien écrire pour bien comprendre» semble refaire surface. Essayons de faire gagner du temps (et de l’argent) aux jeunes générations. L’école dispense toutes ses connaissances. Ne l’oublions pas.
www.certification-voltaire.fr/